Dès l'ouverture des marchés, le géant de la recherche Google (Nasdaq, GOOG, 699,62$US) a eu un effet monstre , vendredi.
En grimpant de 15% à l’ouverture, le lendemain de meilleurs résultats que prévu, Google a ajouté rien de moins que 52 milliards de dollars américains (G$US) à sa valeur boursière.
Ses deux catégories d'actions A et C ont ajouté 65,1 milliards de dollars à sa valeur boursière vendredi, surpassant aisément le record de 46G$US établi par Apple (Nasdaq, AAPL,129,19$US). Le 25 avril 2012, Apple avait grimpé de 6,9%, après le dévoilement de bons résultats financiers.
À lui seul , Google a ajouté plus de 6,2 points à l’indice S&P 500 vendredi, qui s'est apprécié d'à peine 0,11%. Google compte pour 2,3% de la valeur de l’indice phare américain.
Google a aussi permis au Nasdaq de clore à un deuxième record d'affilée et de connaître sa meilleure semaine depuis octobre 2014, avec un gain de 4,3%.
Plus de croissance pour YouTube et moins de dépenses plaisent
«C’est tout un exploit pour une entreprise de cette taille de prendre autant de valeur aussi rapidement. Ça témoigne d’une importante vague d’achats par les investisseurs», s’est exclamé en entrevue Howard Silverblatt, directeur principal des indices pour S&P Dow Jones.
Le gain de 25% de cette semaine serait le meilleur pour la société depuis son entrée en Bourse, selon Bloomberg.
La possibilité que Google verse éventuellement un dividende, spécial ou régulier, attire de nouveaux investisseurs au titre, croit M. Silverblatt.
La nouvelle responsable des finances depuis mai, Ruth Porat, suscite de nouvelles attentes en discutant ouvertement de gestion plus serrée des dépenses et d’une répartition plus rigoureuse du capital.
Au deuxième trimestre, les dépenses générales et administration de Google ont augmenté de 10%, par rapport à une hausse de 22%, au quatrième trimestre.
Quelque 13 millions des actions de catégorie A ont changé de mains vendredi, soit quatre fois plus que son volume habituel d’échanges.
En combinant ses deux catégories d’actions, Google est la deuxième valeur boursière derrière Apple (743G$US), avec une valeur de 468G$US, devant Microsoft (MSFT,46,32$US) et Exxon (XOM,82,40$US).
Vendredi, la vague Google entraîne dans son sillage plusieurs autres coqueluches de la technologie dont Facebook (FB, 9497$US), LinkedIn (LNKD,224,17 $US), Netflix (NLFX,114,91$US) et Priceline (PCLN,1211,75$US).
Même la nouvelle la plateforme américaine de vente en ligne de produits artisanaux Etsy (ETSY,20,81$US) a profité d’une mention par Google lors de son appel-conférence, à titre d’exemple de client profitant de son service d’indexation des applications pour la recherche mobile. L'action d"Etsy a gagné 30%, vendredi.
Évaluations justifiées ?
Évaluations justifiées ?
L’ascension des vedettes de la technologie dérange certains observateurs tellement elle est spectaculaire, soit en terme de valeur boursière ou d’évaluation.
Facebook par exemple, qui a atteint la marque de 250G$US de valeur boursière en un temps record de trois ans, vaut 11,6 fois les revenus attendus en 2016. LinkedIn vaut 7,5 fois les siens.
Le fonds négocié en Bourse Global X Social Media Index (SOCL,20 $US) s’échangeait à un multiple de 46,2 fois les bénéfices prévus, le 16 juillet, comparativement à une évaluation de 13,9 fois pour un panier composé à parts égales de Cisco, Intel et Microsoft, trois repères de la vieille technologie utilisés par Canaccord Genuity.
Ironiquement, la performance en Bourse des titres de la "vieille technologie" a surpassé celle de leurs cousines des médias sociaux, depuis janvier 2014. Le premier groupe s’est apprécié de 22% par rapport à un repli de 7,3% pour le deuxième (voir le graphique ci-contre).
Seul le temps dira si les investisseurs ont raison de s’enticher des nouveaux chouchous de la technologie et si leur portée mondiale et leur croissance justifient de telles évaluations.