Alimentation Couche-Tard et Dollarama passent leur bâton de favori à Vêtements de sport Gildan et à Canadian Tire dans le secteur de la consommation pour 2014.
Keith Howlett, de Marchés des capitaux Desjardins, continue de recommander les premiers, mais il ne les place plus en haut de sa liste, après des gains de 63,3 % et de 49,6 %, en 2013.
Au début de 2013, M. Howlett conseillait à ses clients de rester fidèles à ces deux détaillants performants, malgré leur évaluation supérieure à la moyenne, afin d’éviter l’effet de l’arrivée de Target au pays et l’offensive de Wal-Mart Canada.
Pour l’année qui commence, M. Howlett préfère le fabricant de t-shirts et de chaussettes Vêtements de sports Gildan et le détaillant canadien emblématique Canadian Tire, pour lesquels il prévoit des gains d’environ 9 %.
Ces titres offrent à la fois une évaluation encore raisonnable et des perspectives plus prévisibles que bien d’autres titres du secteur.
Il ne s’agit pas de titres sur le point de décoller. Plutôt, Gildan et Canadian Tire sont en bonne posture pour bâtir sur leurs gains respectifs de 55,8 % et de 43,4 %, déjà engrangés en 2013.
La guerre de prix entre les épiciers (incluant Costco) et la réforme du taux de remboursement des médicaments tiennent notamment M. Howlett à l’écart des titres de consommation de base tels que Metro et Loblaw ou encore Jean Coutu.
Empire, Loblaw et Saputo devront tous trois digérer des acquisitions, tandis que Reitmans, Rona et Le Château doivent se repositionner et Tim Horton’s doit présenter son plan de relance.
Voici ses arguments en faveur de Gildan et de Canadian Tire :
Gildan (Tor., GIL) : cours-cible 64 $
Gildan (Tor., GIL) : cours-cible 64 $
Le fabricant de t-shirts et chaussettes a un plan de croissance bien défini au cours des 3 à 4 prochaines années, avec une hausse prévue de 13 % de sa capacité de fabrication, soit l’équivalent de revenus additionnels d’un milliard de dollars américains.
La société vise aussi des économies annuelles de 100 millions de dollars américains d’ici 2017 grâce à son plan d’investissement actuel. Elle est donc en bonne posture pour continuer à accroître ses bénéfices de 15 % par année.
Au cours des six prochains mois, la société se penche sur l’intérêt de construire sa propre centrale d’électricité, au Honduras, avec un partenaire local pour alimenter ses usines.
Si elle allait de l’avant, les économies annuelles augmenteraient de 15 millions de dollars.
La hausse récente des prix du coton pourrait aussi l’inciter à diminuer les rabais qu’elle accorde à ses clients et améliorer ses marges.
Avec 90 % de ses ventes réalisées aux États-Unis, Gildan bénéficiera aussi si l’économie américaine gagne en vigueur.
Son bilan lui donne aussi les moyens de conclure d’autres acquisitions. La société dispose d’une encaisse de 97 M$ US et a accès à un financement de 800 millions de dollars américains.
Canadian Tire (CTC.A) : cours-cible 109 $
Canadian Tire (CTC.A) : cours-cible 109 $
Le multiple d’évaluation de 14 fois les bénéfices de Canadian Titre est modeste par rapport à celui de ses semblables et à son propre historique avant la récession de 2008-09.
Le détaillant devrait aussi connaître une autre bonne année au chapitre des ventes.
Déjà, au troisième trimestre de 2013, les ventes des magasins Canadian Tire ouverts depuis plus d’un an ont augmenté de 2 %, celles de Mark’s Wearhouse (L’Équipeur) de 4,3 % et celles de Forzani (Sports Experts), de 6,3 %.
Le cours-cible de 109 $ n’inclut pas la possibilité que Canadian Tire se refinance à l’aide des comptes recevables de ses cartes de crédit ou encore qu’elle transfère d’autres immeubles à son nouveau fonds immobilier.
Dans le premier cas, le refinancement ajouterait de 7 à 8 $ à la valeur de action ; le transfert d’immeubles pourrait ajouter 5 à 6 $ à la valeur de son action.
Avec le succès de l’intégration de Mark’s Wearhouse et Groupe Forzani et un système informatique reconfiguré, Canadian Tire pourrait aussi reprendre le chemin des acquisitions, dit M. Howlett, sans toutefois nommer de proie.
Canadian Tire est de plus en plus pro-actionnaire, ayant augmenté à une fourchette de 25-30 % la part de ses bénéfices qu’elle distribue en dividendes. Le détaillant pourrait aussi racheter plus activement ses actions.