Laurence Fink, le chef de la direction de la plus importante firme de gestion de portefeuille au monde BlackRock, qui administre notamment les fonds négociés en Bourse iShares offerts au Canada, ne se range pas derrière les autres banquiers concernant les nouvelles règles de capital Basel III.
Ces nouvelles règles exigent que toutes les banques détiennent des réserves en capital qui équivalent à 7 % de leurs actifs.
Les institutions les plus importantes doivent mettre de côté des réserves additionnelles de 2,5 %, une contrainte qui pénalise les plus grandes banques américaines, a récemment décrié Jamie Dimon, le grand patron de JP Morgan Chase.
M. Fink croit au contraire que des banques mieux nanties en capital auront à payer moins pour récolter du capital des marchés, ce qui devrait améliorer leurs rendements financiers et non leur nuire, a-t-il à une conférence à Toronto.
Toute règle qui atténue la volatilité des bénéfices et des rendements des banques devrait revaloriser leur titre en Bourse, a-t-il fait valoir.
« Si les marchés sont efficaces et que les investisseurs récompensent les banques affichant une progression plus fiable des bénéfices, le rendement de l’avoir des banques devrait s’améliorer », a ajouté M. Fink.
La patience sera récompensée
Le pragmatique M. Fink a aussi offert une lueur d’espoir aux investisseurs lassés de passer d’une crise à l’autre.
« Le degré de peur irrationnelle qui mène les marchés (de revoir la crise de 2008) m’indique que les Bourses sont près de toucher le fonds du baril. La peur des investisseurs est telle que le moment est propice pour investir », a-t-il dit.
La Bourse pourrait encore baisser de 15 %, ou se chercher un point d’appui pendant encore un an, mais les investisseurs seront récompensés d’avoir investi dans les actions, dans dix ans.
« Ça fait 11 ans que la Bourse ne donne pas de rendement et la pire période baissière qu’ait connu la Bourse a duré 16 ans », a-t-il rappelé.