BLOGUE. L’épicier Metro (Tor., MRU.A, 53,70 $) sera le seul des trois épiciers en Bourse à offrir une croissance de plus de 10 % de ses bénéfices en 2012. Cela lui donne un avantage en Bourse à court terme sur ses semblables, fait valoir Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières.
L’analyste prévoit une hausse de 13 % des bénéfices de Metro en 2012, à 4,44 $ par action.
« Son offre améliorée de produits frais dans 180 épiceries, une inflation modérée, des gains modestes d’efficacité, des rachats actifs d’actions, la hausse prévue de 27 % des bénéfices d’Alimentation Couche-Tard, une baisse de son taux d’imposition et l’achat d’Adonis lui permettront de surpasser la croissance annuelle habituelle de 8 à 10 % de ses bénéfices », énumère M. Van Aelst.
Ces avantages, combinés à son évaluation inférieure à celle des titres de ses rivaux Loblaw et Empire, font du titre de Metro le favori parmi les épiciers de cet analyste, d’ici les 6 à 12 prochains mois.
Son cours-cible de 57 $ représente un gain potentiel de 7 %, auquel on peut ajouter le dividende de 1,6 %.
Cet avantage est tout relatif cependant puisqu’en 2013, Metro sentira les effets de la nouvelle offensive de Walmart en Ontario et au Québec, tant en alimentation que dans l’ouverture de nouveaux magasins et d’une riposte concurrentielle plus sentie de la part Loblaw.
« Il lui sera plus difficile de préserver ses marges avec l’intensification prévue de la concurrence au Québec l’an prochain », indique M. Van Aelst.
Metro dévoilera les résultats de son deuxième trimestre mercredi. L’épicier tiendra un appel-conférence à 10 heures. M. Van Aelst mise sur une hausse de 14 % à 0,92 $ par action du bénéfice, conforme au consensus de l’ensemble des analystes.
L’analyste de TD s’attend à une hausse de 5,2 % des revenus, de 1,7 % des ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an et de 5,7 % du bénéfice d’exploitation.
Loblaw : pas de croissance avant la fin de 2012
M. Van Aelst est beaucoup moins confiant envers Loblaw (Tor., L, 32,68 $). Son titre pourrait même faiblir, car à son avis ses collègues sont encore trop optimistes envers les bénéfices que l’épicier pourra livrer cette année.
Il réduit ses propres prévisions de bénéfices de 5 à 6 % pour le premier trimestre qui sera dévoilé le 2 mai. Il prévoit désormais une baisse de 15,5 % du bénéfice, à 0,49 $ par action. Il réduit aussi son cours-cible de 39 à 37 $.
« Avec plus de promotions dans l’Est du Canada et des investissements accrus dans ses magasins, nous ne sommes pas convaincus que Loblaw réussira à augmenter suffisamment le volume de ses ventes pour compenser les coûts accrus de ses initiatives », explique M. Van Aelst.
Loblaw investit notamment 70 millions de dollars de plus que prévu dans ses systèmes informatiques de gestion, en 2012. L’implantation de systèmes SAP en magasins débutera à la fin de 2012.
L’épicier dépense aussi 40 millions de dollars pour améliorer la variété de ses produits et le service à la clientèle ainsi que pour réduire certains prix de vente,
« La relance de Loblaw est plus longue et plus coûteuse que prévu. Sans croissance des bénéfices d’ici la quatrième trimestre de 2012, il est difficile d’imaginer ce qui pourrait stimuler son titre en Bourse à court terme, à moins d’une offre de privatisation de sa société-mère George Weston », conclut l’analyste.