Les signaux divergents militent pour une stratégie de portefeuille nuancée, croit Vincent Delisle, stratège chez Banque Scotia.
«Si je gérais un portefeuille 100 % américain, je serais plus audacieux avec ma répartition tactique en actions, mais les facteurs favorables pour la Bourse américaine ne le sont pas du tout pour d’autres classes d'actif » explique-t-il.
La croissance américaine plus forte et les politiques de la Fed donnent le ton aux marchés mondiaux, avec des conséquences indésirables.
La hausse de 8,6 % du dollar américain fait notamment chuter les cours des ressources naturelles qui font souffrir la Bourse de Toronto, les Bourses de l’Amérique du Sud et les cours des ressources.
«Je reviens d’une tournée de nos clients en Amérique du Sud et je peux dire que les gens rencontrés au Pérou et au Chili notamment sont pas mal ébranlés», dit-il.
Cette polarisation se reflète déjà avec force dans la performance divergente des deux marchés. Les titres américains à faible capitalisation ont rebondi de 7 % en octobre, tandis que les PME canadiennes ont chuté d’encore 9 %, donne-t-il en exemple.
Plus d’actions, mais pas trop et des munitions de 5 %
Plus d’actions, mais pas trop et des munitions de 5 %
L’environnement mouvant incite M. Delisle à moduler sa répartition d’actif. Il préfère toujours les actions aux obligations, car les obligations souffriront le plus d’une éventuelle remontée des taux, mais il n’augmente pas sa mise en actions.
Son portefeuille-modèle accorde une place de 65 % aux actions, comparativement à la répartition de 70 % qu’il avait jusqu’en septembre. C’est 5 % de plus qu’une répartition neutre.
La part des obligations demeure à 30 %, soit 10 % de moins qu’une répartition neutre.
L’encaisse reste à 5 % pour saisir des occasions que la volatilité risque de susciter.
L’économie américaine est solide, mais M. Delisle s’attend tout de même à ce les indicateurs s’essoufflent un peu au cours des 3 à 6 prochains mois, comme ils ont l’habitude de le faire après une période d’accélération.
« L’indice avancé ISM pourrait fléchir à 52-53 après avoir vogué à un niveau de 57 à 59, depuis le mois de mars », précise-t-il.
Pour M. Delisle, c’est une erreur de craindre que les États-Unis attraperont la morosité de l’Europe ou de la Chine.
il est aussi très clair dans son esprit que la chute du pétrole est un accélérateur pour la Bourse et l’économie américaines.
Il s’attend donc à un changement du régime des taux américains en 2015.
Voici le portefeuille-modèle de M. Delisle :
Voici le portefeuille-modèle de M. Delisle :
Classe d’actif/Répartition recommandée/Répartition neutre
Actions canadiennes 6 %/5 %
Actions américaines 28 %/22 %
Europe de l’Ouest 8,5 %/14 %
Japon/Australie 12 %/10 %
Marchés émergents d’Asie 8 %/6 %
Amérique latine 2,5 %/3 %
Obligations du gouvernement 19 %/30 %
Obligations de sociétés 11 %/10 %
Encaisse 5 %/0