BLOGUE. Maintenant que l’investisseur-activiste William Ackman a gagné la partie en délogeant le président du Canadien Pacifique (Tor., CP), le vrai labeur commence.
La recette du « chemin de fer de précision » qui a fait le succès de l’Illinois Central Railroad et du Canadien National que Hunter Harrison a dirigé, saura-t-elle redresser la performance de CP, comme le prétendent MM. Ackman et Harrison?
Après tout, dans sa campagne pour séduire les actionnaires de Canadien Pacifique, M. Ackman faisait miroiter un cours potentiel de 140 $ si le chemin de fer diminuait ses coûts d’exploitation en proportion de ses revenus comme il croit possible de le faire. L'objectif est de diminuer ce ratio d'efficacité de 81 % qu’ils était en 2011 à 65 %, d’ici 2015.
À titre comparatif, le CN a un ratio de 66.2 %, au premier trimestre.
De plus, l’action de Canadien Pacifique a déjà bondi de 74 % depuis que Bill Ackman a fait son entrée dans l’actionnariat de CP en septembre 2011.
Le fardeau de la preuve passe au duo Ackman-Harrison
Le poids de la preuve passe désormais dans le camp de Bill Ackman puisque les dirigeants et les administrateurs sortants du CP assurent que le train de mesures envisagé par M. Harrison, l’ex-cheminot qui a dirigé le Canadien National entre 2003 et 2009, et l’Illinois Central Railroad de 1993 à 1998, n’est pas réaliste dans les temps impartis et ne tient pas compte de la configuration historique du réseau de Canadien Pacifique.
Le réseau de CP, qui traverse notamment les Rocheuses, comporte deux fois moins de voies d’évitement que celui du CN, ce qui lui offre ainsi moins de souplesse pour améliorer sa productivité que sa rivale.
De plus, plusieurs clients s’opposent aussi au putsch de M. Ackman, craignant que le changement de la garde et de culture ne perturbe le service chez le transporteur.
" Le CP pourrait perdre des clients pendant le changement de la garde, surtout si M. Hunter accède à la présidence ", écrit Cameron Doersken, analyste de la Financière Banque Nationale.
M. Green, le président délogé de CP et Claude Mongeau, le successeur de M. Harrison chez CN, ont tous deux fait une allusion voilée à la culture qu’avait imposé M. Harrison chez CN.
«Notre programme d’excellence reflète les leçons que nous avons apprises et les valeurs que nous avons épousées au cours de la transformation du CN » , a déclaré à Toronto cette semaine le président du CN, Claude Mongeau, dans une allocution prononcé devant le Toronto Board of Trade.
«Claude Mongeau et son équipe se sont éloignés du style de gestion de l’époque», a déclaré Fred Green, pour prévenir des dangers que pose la dureté de l’approche de M. Harrison, qui aurait aliéné les employés et les clients du Canadien National, ont rapporté divers médias torontois.
M. Green a choisi de démissionner ce matin, avant même l’assemblée annuelle du Canadien Pacifique, au cours de laquelle les actionnaires auraient été appelés à voter sur les propositions de M. Ackman,
M. Ackman dirige le fonds d’investissement newyorkais Pershing Square Capital Management, ayant accumulé 14,2 % des actions de Canadien Pacifique.
Jeudi le 17 ma, l'action de Canadien Pacifique s"est appréciée de 0,86 %, à 76,51 $, tandis que que celle de Canadien National a reculé de 2,4 %, à 81,55 $.