Avec la déconfiture de 69% de Valeant(Tor., VRX,81,77$), les ressources à la merci d’une Chine au ralenti et du dollar américain, ainsi que l’évaluation déjà élevée des titres de la consommation, on peut se demander d’où viendront les rendements de la Bourse de Toronto.
En page 2: la multinationale la plus méconnue toujours aussi performante
Le dévoilement de 155 résultats trimestriels depuis le 19 octobre dresse un portrait plus encourageant qu'on se l'imagine.
La Bourse canadienne regorge de choix de titres dans diverses industries, malgré la grande concentration de l’indice.
Voici en rafale ce qui a retenu notre attention.
La chute du pétrole fera tomber de 80% les bénéfices du secteur de l’énergie au troisième trimestre. Les profits augmenteront toutefois de 6%, sans les ressources, rapporte la Financière Banque Nationale.
Le géant TransCanada(Tor.,TRP,43,32$) doit faire une croix sur son oléoduc de 8G$ Keystone XL après le rejet officiel par Barack Obama, qui met fin a sept ans de coûteux lobbying par la firme de Calgary.
Bien qu’une importante radiation est à prévoir, TransCanada a 38 milliards de dollars d’autres chantiers potentiels, notamment au Mexique, et d’autres acquisitions, dans ses cartons.
Cette semaine a vu une avalanche de bons résultats d’Air Canada(Tor., AC,B,12,09$), à Agrium(Tor.,AGU,128,75$), en passant par les Québécoises Savaria(Tor., SIS,5,50$) et Stella-Jones(Tor.,SJ,48,47).
Même les deux producteurs d’or Redevances Aurifères Osisko(Tor.,OR,13,54$) et Mines Richmont(Tor.,RIC,3,88$) ont fait bonne figure..
La hausse de plus en plus probable des taux américains est défavorable au cours de l’or, mais le recul du huard procure aux producteurs canadiens un bon coussin puisqu’un cours de 1160$US l’once équivaut à 1532$US en dollars canadiens, rappelle Michael Gray, de Macquarie Capital.
Osisko a profité de la production record de la mine Malartic pour hausser son dividende de 33%, tandis que Richmont a encore réduit les coûts de production de sa mine ontarienne Island Gold.
Telus piégée par son culte de la performance
Les résultats décevants de Telus(Tor.,T,41,51$) rappellent qu’aucune entreprise ne marche sur l’eau bien longtemps.
Il faut dire que la société a elle-même attisé les attentes en faisant du tapage autour de ses repères de performance, en tête de l’industrie depuis 2010.
Pour faire face à la musique, Telus double ses efforts de rationalisation, incluant 1500 mises à pied, pour préserver sa capacité à relever ses dividendes à chaque année, pendant que la récession albertaine ralentit la croissance de ses abonnés sans-fil.
Il faudra peut-être ne plus espérer une progression annuelle de 10% du dividende, après 2016, mais «Telus affiche toujours le plus faible taux de désabonnement mensuel de l’industrie, offre le meilleur service à la clientèle et dégage les meilleurs revenus par abonné», soutient Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD. Il réduit tout de même son cours-cible de 48 à 46$.
Les ventes et les marges de Magna International(Tor., MG,64,13$) aux États-Unis et en Asie ont déplu, comme en témoigne la chute de 11% de son action.
Une fois les trois usines américaines en démarrage mieux rodées, ainsi que les ventes en Asie rétablies, le fabricant de pièces d’autos devrait renouer avec une croissance de plus de 10% de ses bénéfices, soit dès l’an prochain ou en 2017, rassurent les analystes.
D’ici là, l’évaluation plus raisonnable de l’action, un bon dividende et le rachat actif de ses actions devraient faire patienter les investisseurs, indique Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD.
Le fabricant de plates-formes élévatrices, de véhicules adaptés et d’ascenseurs résidentiels Savaria a dévoilé de bons résultats conformes aux prévisions.
Au troisième trimestre, ses revenus ont crû de 10%, son bénéfice d’exploitation de 18% et son bénéfice par action de 12%.
La société est en bonne voie d’atteindre ses objectifs annuels en 2015 et de faire croître ses revenus de 15% et son bénéfice de 20% en 2016, prévoit Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
«Avec un accès à des liquidités de 35 millions de dollars, la société est en bonne posture pour réaliser d’autres acquisitions, qui ajouteraient de 3 à 5M$ au bénéfice d’exploitation», croit l’analyste,
Son cours-cible de 6,50$ est porteur d’un gain potentiel de 25%.
Le spécialiste des traverses de chemin de fer, de poteaux et de bois résidentiel traité Stella-Jones a aussi dépassé les prévisions : ses revenus ont augmenté de 21%, son bénéfice d’exploitation de 34% et son bénéfice par action de 32%, au troisième trimestre.
Avec 80% de ses revenus aux États-Unis, la société dirigée par Brian McManus profite de la reprise américaine, de l’appréciation du billet vert et de ses acquisitions ciblées.
M. Aghazarian a augmenté son cours-cible de 48 à 55$, qui repose sur un multiple élevé de 20 fois le bénéfice de 2,73$ par action qu’il projette pour 2017.
À chaque acquisition, Stella-Jones gagne aussi en efficacité, dit M. Aghazarian.
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Québecor offre plus de croissance, mais il faut surveiller ses flux de trésorerie
Le bénéfice de 0,60$ par action de Québecor(Tor.,QBR.B,33,12$) a été 11% meilleur que prévu, au troisième trimestre..
Le propriétaire de Vidéotron et de TVA reste le titre favori de bien des analystes du secteur qui y voient un heureux mélange de croissance plus élevée que celle de son industrie et d’une évaluation inférieure à ses semblables.
Les investisseurs devraient accorder plus de valeur à sa division sans-fil à mesure que celle-ci ’augmentera les revenus moyens par abonné. Ce revenus demeurent encore bien en deça de ceux ses concurrents, font valoir les analystes.
«Déjà, 58% de ses nouveaux abonnés sans-fil paient plus de 50$ par mois. Cette mesure devrait augmenter davantage à mesure que Vidéotron tirera avantage de son réseau LTE et de ses forfaits», explique Greg MacDonald, de Macquarie Capital.
Toutefois, pour que Québecor soit rééavaluée en Bourse, Maher Yaghi, de Marché des capitaux Desjardins, veut voir la société utiliser ses flux de trésorerie pour réduire sa dette, afin de racheter d’ici deux ans la part résiduelle de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Québecor Média.
Un tel rachat ajouterait 3$ à la valeur de Québecor, estime l’analyste.
«Vidéotron n’a pas la taille de BCE ni de Rogers pour amortir ses investissements en technologie et en contenu. Les investisseurs deviendront donc de plus en plus mécontents si la société doit sans cesse réinvestir plus de ses flux de trésorerie au lieu de réduire sa dette ou d’augmenter son dividende», prévient M. Yaghi.
CCL, la multinationale la plus méconnue toujours aussi performante
Le spécialiste des emballages et des étiquettes de produits de consommation CCL Industries(Tor.,CCL.B,214,55$) va de record en record, incitant trois analystes à relever encore une fois leurs cours-cible.
Au troisième trimestre, la société a encore une fois surpassé les attentes sur toute la ligne, avec une hausse de 7% de ses revenus, sans l’effet des acquisitions, de 12% de son bénéfice d’exploitation, sans l’effet des changes, et de 29% de son bénéfice par action.
D’ici la fin de 2017, la société devrait générer des flux de trésorerie cumulatifs de 854M$, des ressources amplement suffisantes pour réinvestir dans ses usines et pour réaliser d’autres acquisitions rentables.
Le seul hic : son action a grimpé de 70% cette année, si bien qu’elle s’échange à un multiple élevé de 12,6 fois son bénéfice d’exploitation, une évaluation de 25% supérieur au multiple moyen de son industrie.
Les analystes considèrent que CCL mérite un tel multiple compte tenu de ses marges d’exploitation élevées de 20,2%, de son rendement sur le capital investi de 27% et de son bilan peu endetté.
Toutefois, ils se projettent déjà en 2017 pour justifier leurs niouveaux cours-cibles qui varient de 220 à 235$.
niouveaux