L’action de Bombardier s’apprécie de 1,2 %, vendredi, alors que le S&P/TSX perd 0,12 % dans un contexte boursier morose. À l’avant-veille du référendum en Crimée qui augmente les tensions entre la Russie,l’Ukraine et les pays du G7, les Bourses sont en baisse.
Comment est-ce possible ? Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, nourrit l’espoir que le titre déprimé du Bombardier puisse prendre du mieux en Bourse au cours des prochaines semaines, après avoir organisé une série de rencontres pour ses clients institutionnels les 12 et 13 mars avec Pierre Beaudoin, le chef de la direction.
Le 20 mars, Bombardier tiendra aussi sa rencontre annuel avec les analystes à New York.
L’action de Bombardier est une proposition toujours aussi risquée étant donné son endettement élevé et le sort incertain de son appareil CSeries, reconnaît M. Chamoun.
À court terme, son titre pourrait réagir à une série de nouvelles.
Refinancement de dette
Bombardier devrait notamment émettre de nouveaux titres de dette afin de refinancer environ 1,3 milliard de dollars d’obligations qui viennent à échéance entre mai 2014 et novembre 2016.
La société pense pouvoir émettre des obligations avec un coupon d’intérêt inférieur à 6 %.
La société profitera sans doute de l’occasion pour émettre davantage de titres de dettes pour se donner un coussin financier, précise aussi M. Chamoun.
« Un tel refinancement serait bien reçu par les investisseurs, car il réduirait le besoin d’émettre des actions et donnerait à la société un peu plus de marge de manœuvre pour parer aux imprévus », explique-t-il.
Étant donné la diminution progressive de ses dépenses en capital d’ici 2016, par rapport au rythme de 2,2 milliards qu'il avait en 2013, Bombardier devrait émettre au moins 2,5 milliards de dollars de titres de dettes.
Une telle comme lui permettrait de respecter les clauses de sa marge de crédit, tout en comblant les besoins de 700 M$ à un milliard de dollars, de son fonds de roulement, pour les deux derniers trimestres de l’année.
CSeries : les tests s’accélèrent
CSeries : les tests s’accélèrent
Le nombre d’heures de vol du nouvel appareil augmente et devrait s’accélérer. L’appareil ne comporte aucune faiblesse majeure de design. Certaines pièces et systèmes ne performent pas à la hauteur des attentes, mais ce genre de problèmes est propre à tous les programmes de mise au point en ingénierie, a répété M. Beaudoin.
Le grand patron a aussi réitéré que 300 commandes fermes avant son entrée en service suffisent pour soutenir la production de 120 appareils par année, au cours des trois premières années après la mise en service.
Bombardier cumule actuellement 201 commandes fermes que des options peuvent porter à 450.
À l’approche du Salon de l’aéronautique de Farnborough, en juillet, Bombardier pourrait voir plus de commandes.
Bombardier Transport joue son rôle de stabilisateur
Avec ses flux de trésorerie, la division des wagons de métro et de train joue bien son rôle de stabilisateur malgré les hauts et les bas de sa rentabilité. Ses marges avant intérêts et impôts s’améliorent depuis 10 ans et, à 6 %, sont les meilleures de son industrie.
L’objectif de 8 % est à portée de main. Plusieurs contrats dégagent cette marge, mais la « division de transport devra encore améliorer son mode de fonctionnement pour atteindre son objectif », dit M. Chamoun.
Pour atteindre cet objectif d'ici deux ans, Bombardier Transport implante actuellement des changements à son organisation et à ses processus. Ces changements requerront des charges et des mises à pied, mais la société a déjà budgété ces dépenses, qui n’auront pas d’impact sur les bénéfices.
M. Chamoun continue à croire que Bombardier Transport vaut à elle seule 3,50 $ par action de Bombardier.
Coup de pouce du huard
La chute du huard est aussi très bénéfique à Bombardier, mais son effet se fera surtout sentir en 2015, en raison des opérations de couverture déjà en place.
Chaque variation d’un cent américain dans le dollar canadien ajoute 28 millions de dollars américains à son bénéfice avant intérêts et impôts.
L’entreprise bénéficiera aussi de la cadence accrue de production des avions d’affaires et d’une diminution du déficit de sa caisse de retraite.