BLOGUE. Vincent Delisle, stratège chez Banque Scotia, se prête à son tour à l’exercice des prévisions 2013.
Les actions procureront un meilleur rendement que les obligations parce que les taux repères de dix ans pourraient remonter à 2 % grâcece à une amélioration du secteur résidentiel et de l’emploi, aux Etats-Unis.. Les bénéfices progresseront de 5 à 7 %.
Ses cibles : 12800 pour le S&P /TSX (un gain potentiel de 5,5 %) et 1550 pour le S&P 500 (un gain potentiel de 10 %). Le S&P 500 surpassera le S&P/TSX pour une troisième année.
Pour débuter 2013, M. Delisle préconise les titres des assureurs, du secteur industriel, les titres miniers et forestiers et ceux de l’énergie, au Canada.
Voici les 10 thèmes qui serviront de guide au stratège l’an prochain :
1 - Tant que l’emploi s’améliorera au Etats-Unis, nous resterons confiants envers le S&P 500 et prêts à acheter les actions américaines quand elles faibliront. Depuis le creux boursier de 2009, la tendance des nouvelles demandes hebdomadaires d’assurance-chômage a été un bon indicateur de terrain à suivre dans l’océan des statistiques.
2 – La reprise du marché résidentiel américain se poursuivra en 2013 parce que les prix son abordables et que les stocks de maisons sont faibles. Une amélioration encore plus soutenue du marché résidentiel redonnerait confiance aux investisseurs envers la Bourse. Un rebond plus prononcé nuirait à la valeur des obligations et donnerait un second souffre aux constructeurs de maisons et aux producteurs de bois.
3 – Au Canada, l’inverse se produira. L’économie sera ralentie par l’essouflement du marché résidentiel canadien et son effet sur l’humeur dépensière des consommateurs L’économie canadienne croître moins vite que celle de sa voisine pour une deuxième année consécutive,
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4 – L’économie chinoise prendra du mieux avec une croissance de 8 % en 2013, ce qui devrait servir de point d’appui aux prix des matières premières canadiennes. L’économie mondiale sera toutefois trop faible pour faire rebondir les cours des matières premières.
5 – L’Europe touchera le fonds du baril, mais restera anémique pour deux ou trois ans encore, parce que sa dette élevée et les différends politiques du continent freineront sa cadence. L’Allemagne et la Grande-Bretagne continueront à se distinguer des pays du sud.
6 – Les actions évolueront un peu plus en fonction des mérites propres à chaque entreprise qu’en fonction des grands événements macroéconomiques. La corrélation entre les secteurs et les actions s’atténuera davantage. La tendance des investisseurs à entrer et à sortir en bloc de la Bourse au fil des événements (risk-on, risk-off) devrait diminuer en intensité.
7 – Le multiple cours-bénéfices des actions devrait se gonfler davantage en 2013, à mesure que le risque d’une crise systémique diminue. L’emploi et l’immobilier influenceront le multiple cours-bénéfices du S&P 500, depuis 1960. L’indice MSCI Monde se négocie à un multiple de 11,8 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, 25 % de moins que sa moyenne à long terme. L’évaluation du S&P/TSX torontois est 9 % sous sa moyenne ; celle du S&P 500, de 17 %.
8 – Les secteurs canadiens de l’énergie et de la finance risquent de prendre encore du retard sur leurs cousines américaines de leur industrie pour une deuxième année. La production croissante de pétrole et de gaz aux États-Unis ainsi que le manque de pipeline d’exportations nuiront aux producteurs canadiens, Le ralentissement résidentiel canadien pourrait plafonner l’évaluation des banques canadiennes.
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9 – La politique de faibles taux jusqu’en 2015 de la Réserve fédérale préservera l’attrait des titres de dividendes. Les investisseurs devraient toutefois faire preuve de prudence parce que les titres versant les dividendes les plus élevés sont 13 % plus chèrement évalués que les titres versant de plus petits dividendes, en fonction du multiple de la valeur comptable.
10 - L’intérêt politique se tournera vers le Japon et l’Allemagne en 2013. Au Japon, le nouveau gouvernement pourrait faire baisser le yen pour stimuler les exportations. En Allemagne, les élections donneront l’occasion aux électeurs de se prononcer sur la gestion de la crise par le gouvernement de Angela Merkel.