BLOGUE. Les pertes en capital de 2008 sont encore fraîches à la mémoire de bien des investisseurs qui se réfugient dans les secteurs jugés les plus sécuritaires, pour leurs dividendes.
Or, le risque n’est pas où les investisseurs se l’imaginent, fait valoir Savita Subramanian, stratège quantitatif chez Bank of America Merrill Lynch.
Les investisseurs ont tort d’associer les dividendes élevés à une sorte de garantie de capital, dit-elle.
À son avis, les payeurs traditionnels de dividendes élevés, tels que les fournisseurs d’électricité ou de services de télécommunications, sont devenus tellement chèrement évalués qu’ils recèlent désormais le risque de faire perdre du capital à leurs actionnaires.
Les fournisseurs d’électricité commandent un multiple cours-bénéfices 1,2 fois supérieur à celui du marché, le plus depuis plus de 20 ans.
Dans le passé, une telle prime d’évaluation a entraîné des pertes de 6,9 % au cours des 12 mois suivants.
« C’est un mythe de croire que le dividende élevé d’un payeur traditionnel de dividende offre une meilleure protection à la baisse », avance la stratège.
Mme Subramanian perçoit trois signes d’une bulle : des multiples d’évaluation élevés, l’usage accru par les investisseurs de la dette pour amplifier les rendements, ainsi qu’un peu trop de frénésie entourant le thème de placement de faible volatilité.
L’actif des fonds négociés en Bourse à faible volatilité par exemple a explosé de 1 000 % en 2013.
La qualité à prix raisonnable est dans la techno, l'énergie et l'industrie
La qualité à prix raisonnable est dans la techno, l'énergie et l'industrie
Il est préférable d’analyser la volatilité fondamentale des bénéfices, la qualité des bilans et la durabilité des dividendes au lieu de s’attarder à la volatilité de leurs cours.
Certains secteurs, pénalisés parce qu’ils dépendent de la cadence de l’économie, ont affiché des bénéfices beaucoup plus stables au cours des dernières années que les secteurs jugés plus stables, observe Mme Subramanian.
Le secteur industriel, avec un taux de volatilité de 1,3 par rapport au marché, compte une plus grande proportion de titres de qualité aux bénéfices stables que celui des services de télécommunications, dont le taux de volatilité est de 0,6, donne en exemple Mme Subramanian.
La stratège de Bank of America Merrill Lynch recommande les titres « dit cycliques » qui ont de bons bilans, peuvent augmenter leur dividendes, ayant affiché des bénéfices résilients, lors du dernier cycle économique.
Le courtier privilégie donc la technologie, l’énergie, et le secteur industriel et évite les fournisseurs d’électricité et de télécommunications.