BLOGUE. Après un bond de 32 % depuis le début de 2013, le Nasdaq n’est plus qu’à 14 points de la marque de 4000, un seuil qu’il n’a pas atteint depuis 13 ans.
Les premiers appels publics à l’épargne de sociétés de technologie se multiplient aux États-Unis et plusieurs nouvelles venues, telles que Twitter, décollent à leur entrée en Bourse, rappelant l’euphorie des années folles entre 1995 et 2000, au Nasdaq.
Même si l’évaluation attribuée aux nouvelles coqueluches techno fait encore une fois sourciller, on est loin du climat de frénésie de 2000.
Dans les semaines entourant le zénith de 5133 du Nasdaq, du 10 mars 2000, le multiple d’évaluation de cet indice avait franchi 200 fois. Il est actuellement de 21,1 fois les bénéfices réalisés depuis 12 mois.
Le contexte actuel est complètement différent de celui qui prévalait en 1999, rappelle Tony Dwyer, stratège américain de Canaccord Genuity.
La Fed montait alors ses taux. La courbe des taux était aussi inversée (les taux à court terme étaient plus élevés que les taux à long terme). Il se comptait aussi plus de titres en déclin qu’à la hausse au New York Stock Exchange (Advance/Decline Line).
Aujourd’hui, le nombre de titres à la hausse par rapport au nombre de titres à la baisse atteint un record, un signe d’une saine montée boursière généralisée, selon M. Dwyer.
La Réserve fédérale demeurera accomodante au moins jusqu’à la fin de 2014. La pente de la courbe des taux indique aussi que l’accès aux capitaux s’améliore, dit-il.
Même si la Bourse est mûre pour un mouvement de repli de 4% à 7% en tout temps, en fonction des indicateurs de force techniques à court terme, le marché haussier peut poursuivre sa marche tant que l’économie ne montrera pas des signes de vigueur plus durable ou encore tant que les attentes inflationnistes ne se mettront pas à grimper, prédit M. Dwyer.
Le stratège conserve sa cible de 1955 pour le S&P 500, d’ici la fin de 2014, soit 17 fois ses prévisions de bénéfices de 115 $ US pour les entreprises de cet indice-phare, en 2014.
Les plus petites sociétés sont chères
Les plus petites sociétés sont chères
Même si le S&P 500 n’est pas dispendieux à un multiple de 16 fois les bénéfices, d’autres segments de marché perdent de leur attrait.
C’est le cas des plus petites sociétés, représentées par l’indice américain Russell 2000.
Après avoir surpassé le S&P 500 depuis 14 ans, cet indice est 40 % plus chèrement évalué que l’indice généraliste, note The Leuthold Group, qui décortique le marché depuis 1981.
Les plus petites sociétés bénéficient le plus de la reprise américaine et des faibles taux, mais à leur cours actuel, leur rapport risque-rendement est beaucoup moins appétissant qu’avant, selon cette firme.
Un autre indicateur de Value Line (Value Line Appreciation Potential Gauge), qui mesure le potentiel d’appréciation de 1 700 titres sur 3 à 5 ans, indique aussi que le rendement que l’on peut espérer des plus petites sociétés est médiocre.
On assiste peut-être au dernier élan du leadership des plus petites sociétés en Bourse, suggère The Leuthold Group. Les plus grandes sociétés pourraient ensuite prendre le relais, comme elles l’avaient fait en 1968, un mouvement qui avait alors culminé dans une phase haussière qui a éventuellement été baptisée "Nifty Fifty".