BLOGUE. À première vue, l’achat du reste de NBC Universal par par le principal câblodistributeur américain, Comcast, a l’air d’une transaction rien de plus banale.
Pourtant, la transaction de 17,5 milliards de dollars américains a fait bondir les titres des deux parties prenantes, car elle met au grand jour la capacité financière de Comcast et General Electric et leur nouvelle volonté à donner du rendement à leurs actionnaires.
D’ailleurs, les titres des deux entreprises ont gagné en Bourse le 13 février, après l’addition par des analystes du capital que les deux entreprises comptent retourner à leurs actionnaires, dans la foulée de cette transaction.
L’action de Comcast (Nasdaq, CMCSA, 40,72 $ US) a avancé de 3,0 %,mercredi, tandis que le titre de General Electric (NY, GE, 23,24 $ US) s’est apprécié de 3,6 %.
Comcast achète le reste de NBC pour 16,7 milliards, ainsi que le Rockefeller Center à New York et le siège social du réseau CNBC, au New Jersey, pour un total de 1,4 milliard.
Ces factures colossales n’empêchent pas la société d’augmenter son dividende de 20 % et de racheter 2 milliards de dollars de ses actions, cette année. C'est 2,3 milliards que Comcast retourne à ses actionnaire à très court terme. Les analystes attendent davantage.
Comment est-ce possible ? Comcast avait à sa disposition des liquidités de 12,4 milliards de dollars à son bilan et a généré des flux de trésorerie de 7,9 milliards de dollars, en 2012.
General Electric finance aussi Comcast en lui prêtant 4 milliards de dollars américains, précise le Wall Street Journal.
« Comcast sera en mesure de procurer plus de rendement à ses actionnaires que ses semblables, l'an prochain. Avec des flux de trésorerie estimés à neuf milliards de dollars l’an prochain et une capacité d’emprunt accrue, la société pourrait retourner encore plus de capital à ses actionnaires », écrit Michael Senno, de Credit Suisse.
L’analyse hausse son cours-cible de 40 à 48 $ US.
GE retourne 10 milliards dès 2013
GE retourne 10 milliards dès 2013
Quant au conglomérat industriel, General Electric, l’unique membre d’origine de l’indice iconique Dow Jones, il retournera 10 milliards de dollars à ses propres actionnaires, après la vente de NBC Universal.
General Electric augmente en effet de 8 à 18 milliards de dollars la taille du rachat d’actions prévu pour 2013.
La société établie au Connecticut ajoute aussi de 10 à 13 milliards de dollars à sa capacité d’acquisitions, pour prendre encore plus de poids dans le secteur industriel, estime Steven Winoker, de Sanford C. Bernstein.
Des acquisitions de 10 milliards de dollars, payées 9 fois le bénéfice d’exploitation de ses proies, ajouteraient 5 % au bénéfice de 2013, calcule Julian Mitchell, de Credit Suisse.
Le géant cherche sans cesse à améliorer ses marges, en acquérant des fournisseurs industriels plus rentables et en rationalisant ses coûts. Graduellement, la société veut faire passer la part des béénfices qu'elle titre de ses activités industrielles à 60 % et plus de ses bénéfices.
General Electric a prévu amputer 2 milliards de dollars de ses coûts, en 2013-14.
Mme Mitchell hausse son cours-cible sur GE de 24 à 25 $ US surtout parce que le géant est plus proactif que jamais pour donner du rendement à ses actionnaires.
« La société a de nombreux actifs non stratégiques qu’elle peut vendre, notamment dans GE Capital. Il est encourageant de voir GE céder des actifs superflus à bon prix », écrit-elle.
Les entreprises ont 1 230 milliards à déployer
Les entreprises ont 1 230 milliards à déployer
Avec des liquidités record de 1 230 millions de dollars, les sociétés américaines non financières ont des moyens énormes pour financer leurs dépenses en capital, leurs rachats d’actions et leurs dividendes.
Au quatrième trimestre de 2012, l’encaisse des entreprises a crû de 3,2 %, les dépenses en capital ont augmenté de 13 % et les rachats d’actions ont explosé de 55 %, par rapport au même trimestre, un an plus tôt.
La pression des investisseurs pour que ces liquidités rapportent est forte, comme en témoigne la poursuite de l'investisseur activiste David Einhor contre Apple, qui a 137 milliards dans ses coffres.