Beauchamp – Dividendes : plus de potentiel aux États-Unis
BLOGUE. Les sociétés et les investisseurs y trouvant leur compte, la vague des dividendes croissants continuera de déferler pour encore deux autres années au moins.
« Les taux faibles, moins de fusions et acquisitions d’entreprises et un appétit encore fragile des investisseurs pour les actions prolongeront le phénomène des dividendes croissants », indique Vincent Delisle, stratège de la Banque Scotia.
C’est aux Etats-Unis où le potentiel de dividendes accrus est meilleur, ajoute le stratège, même si le dividende du S&P 500 a déjà bondi de 43 % à 32,11 $ US par action, depuis 2009.
Les dividendes des entreprises du S&P 500 devraient augmenter d’encore 25 % d’ici 2014, prévoit M. Delisle.
Les dividendes du S&P 500 pourraient croître de 10 % même dans un scénario où la croissance des bénéfices du S&P 500 serait nulle et où la part des bénéfices distribués restait stable.
Comment ? Les entreprises ne distribuent en moyenne que 32,8 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes, comparativement à une moyenne de 46 % à long terme.
Le cycle haussier des bénéfices n’est pas terminé, même si leur progression ralentit.
La Réserve fédérale américaine ne touchera pas à son taux directeur avant 2015. Des taux d’intérêt réels négatifs stimulent les bénéfices, tout en valorisant les dividendes aux yeux des investisseurs.
La croissance des bénéfices est généralisée, ce qui donne les moyens à toutes les industries du S&P 500 de distribuer des dividendes. Le secteur de la technologie contribue désormais le plus, ses dividendes représentant 15 % de tous les dividendes du S&P 500.
Les entreprises non financières du S&P 500 ont accumulé 1300 billions de dollars américains de liquidités à leur bilan.
Les investisseurs récompensent aussi en Bourse les entreprises qui augmentent leur dividende.
Dans l’éventualité d’une hausse des taux, les dividendes croissants procureront une meilleure protection.
Les rachats d’actions sont aussi populaires, les entreprises du S&P 500 ayant racheté trois fois plus de leurs actions en 2012 (400 milliards), qu’en 2009 (138 milliards).
Or, la valeur des rachats est stable depuis six trimestres, alors que les dividendes continuent d’augmenter.
Moins de potentiel au Canada
Moins de potentiel au Canada
Au Canada, le potentiel de meilleurs dividendes est plus limité parce que la croissance de 16 % des dividendes des entreprises du S&P/TSX surpasse déjà le déclin global de 2 % des bénéfices, depuis 2011.
Le dividende de 396 $ du s&P/TSX flirte déjà avec le record de 406 $ atteint en août 2008.
Enfin, les entreprises du S&P/TSX distribuent déjà 48 % de leurs bénéfices en dividendes, soit la moyenne historique.
De plus, le nombre d’industries contribuant aux dividendes est beaucoup plus restreint qu’aux États-Unis. Les secteurs de l’énergie, des matériaux et de la finance fournissent 79 % des dividendes.
De plus, les perspectives de bénéfices sont moins roses au Canada. Depuis douze mois, les bénéfices du S&P/TSX ont reculé de 11 %.
Avec un huard fort et l’économie chinoise au ralenti, les producteurs de matériaux et de pétrole auront plus de mal à soutenir la hausse de leur dividende au rythme de la dernière année.
Le meilleur potentiel de dividendes croissants se retrouve dans le secteur bancaire et de l’assurance.
M. Delisle prévoit une hausse de 3 à 5 % des dividendes canadiens, au cours des 12 à 18 prochains mois.
19 Canadiennes bien placées pour de meilleures dividendes
19 Canadiennes bien placées pour de meilleures dividendes
Banque Scotia a trié le S&P/TSX pour dépister 19 entreprises susceptibles de relever leur dividende, en fonction de six critères : une valeur boursière supérieure à 500 M$ et plus, une part des bénéfices distribués en dividendes inférieure à 50 %, une croissance prévue de plus de 5 % des bénéfices en 2013 et 2014, des liquidités équivalant à au moins 5 % de la valeur de l’action et des flux de trésorerie excédentaires supérieur aux dividendes depuis 12 mois.
Voici le résultat du tri :
Société Part des bénéfices versés en dividendes
Banque Royale 46 %
Banque T-D 41 %
Banque Scotia 47 %
Manuvie 41 %
Power Corp. 48 %
Methanex 24 %
Industrielle Alliance 31 %
Royal Gold 39 %
WestJet 20 %
Québecor 6 %
Groupe TMX 46 %
CAE 25 %
Empire Co. 17 %
CCL Industries 26 %
Home Capital 14 %
Winpak 10 %
Aecon Group 31 %
Cogeco 15 %
Equitable Group 10 %