BLOGUE. Après avoir atteint des sommets presque quotidiens jusqu’au 10 avril, le principal fournisseur sans-fil et câblodistributeur Rogers Communications connaît une rare période de faiblesse, ces derniers mois.
Son titre perd 3,7 % aujourd’hui, pendant que l’indice S&P/TSX est stable, et ce, malgré une augmentation de son dividende de 10 %.
À court terme, Rogers est en quelque sorte victime d’un trop plein de popularité.
Les investisseurs qui fuient les ressources s’y sont réfugiés depuis des mois, en quête de sociétés rentables dans des industries stables.
Surtout que les payeurs traditionnels de dividendes, les fournisseurs d’électricité, les exploitants de pipelines et les fournisseurs de services de télécommunications s’échangent déjà à de généreux multiples d’évaluation.
L’exploitant de pipelines Enbridge par exemple se négocie à un multiple élevé de 22 fois ses bénéfices prévus, dans 12 mois.
Les investisseurs institutionnels canadiens ont bien peu de choix de titres quand ils veulent éviter les producteurs d’or, de pétrole et de métaux, surtout lorsqu’ils ont déjà les poches bien pleines de titres bancaires.
Prétextes à des prises de profits
Prétextes à des prises de profits
Le prétexte aux prises de profits des investisseurs : l’ajout de 32 000 des abonnés sans-fil a déçu ceux qui s’attendaient à 41 600 nouveaux abonnés, au premier trimestre.
« C’est signe que Rogers perd toujours des parts de marché à Telus et à BCE », note Dvai Ghose, de Canaccord Genuity.
Après un gain de 32 % depuis un an, le titre de Rogers avait aussi atteint le cours-cible que plusieurs analystes visaient, dans 12 mois.
« Au cours actuel, il est de plus en plus difficile d’envisager des gains additionnels à cout terme, mais nous conservons notre cours-cible de 53 $ », indique Robert Bek, de Marchés mondiaux CIBC.
Rogers n’a pas racheté de ses actions depuis trois trimestres afin de préserver ses liquidités pour la mise aux enchères de fréquences sans-fil, prévue en novembre.
Rogers est aussi à la recherche d’un nouveau président pour remplacer Nadir Mohamed, qui prend sa retraite en janvier 2014.
D’autres titres populaires pourraient-il connaître le sort de Rogers, ou tout au moins s’essouffler ?
L’épicier Metro a aussi atteint un sommet historique de 66,24 $, aujourd’hui, la veille des résultats de son deuxième trimestre. L’action de Metro a explosé de 165 % depuis cinq ans.
Alimentation Couche-Tard, Empire (le propriétaire d’IGA), Groupe Jean Coutu et Dollarama sont d’autres titres du secteur de la consommation essentielle qui ont servi de refuge et qui ont atteint des sommets à répétition, au cours des derniers mois.