BLOGUE. Pendant que les analystes techniques et autres gourous broient du noir à la veille du pire mois de l’année pour la Bourse, le stratège mondial de Credit Suisse Andrew Garthwaite, renouvelle sa foi envers les actions, au moins d’ici la fin de 2014.
Les observateurs sont préoccupés par la dégringolade des monnaies des pays émergents, par le retrait prochain des liquidités par la Fed, par les frappes potentielles en Syrie ou encore par le manque de conviction du dernier sursaut boursier en juillet.
M. Garthwaite se détache du lot : il recommande encore à ses clients de continuer à faire plus de place aux actions dans leur répartition
Le stratège londonien prévoit une hausse d’encore 5 % du S&P 500 d’ici la fin de 2013 (1730) et de 14 % d’ici la fin de 2014 (1900).
Voici ses arguments :
- La croissance mondiale s’accélère pour la première fois en trois ans, si on compare son rythme actuel à celui d’il y a un an. Le niveau des divers indices des directeurs d’achat mondiaux (PMI) correspond à une cadence de 3,5 % pour l’économie mondiale, par rapport à 2,7 %, au deuxième trimestre.
- Les conditions monétaires et de liquidités sont encore favorables aux actions. Un indicateur mondial de liquidités (masse monétaire moins le PIB mondial) signale que les actions recèlent un potentiel de réévaluation d’encore 22 %. Les actions ont plafonné après la fin des deux premiers régimes d’assouplissement quantitatif de la Fed, rappelle M. Garthwaite. Or, le rachat d’obligations et de titres hypothécaires de la Fed ne prendra pas fin avant la mi-2014, prévoit-il. La première hausse du taux directeur de la Fed constitue le principal obstacle à la hausse boursière et M. Garthwaite ne s’attend pas à ce que la banque centrale américaine bouge avant la mi-2015. Le retour des chercheurs d’emplois freinera en effet l’amélioration du taux de chômage.
- L’évaluation des actions est encore attrayante : les bénéfices américains procurent un rendement fort respectable de 5,3 %.
- On assiste aussi au début d’un déplacement des investisseurs des obligations aux actions, après 1 300 milliards d’achats d’obligations depuis 2008. De plus, les sociétés américaines et européennes ont les moyens de racheter 2 000 milliards de leurs propres actions.
- Les bénéfices des entreprises américaines devraient croître de 5 % en 2013 et de 7,5 % en 2014. Les marges de profit américaines sont déjà élevées, mais elles ne devraient pas connaître leur pointe tant que les employés ne seront pas en mesure de demander des hausses de salaires. Historiquement, les actions atteignent leur sommet 12 à 18 mois après la pointe des marges. La croissance des profits européens serait de 4,5 % en 2013 et de 7 % en 2014, prévoit-il.
- Les indicateurs tactiques sont au neutre : le niveau d’optimisme des investisseurs recule, tandis qu’un indicateur mondial d’appétit du risque est à un niveau plancher de 10 mois. Donc, pas d’exubérance envers la Bourse.
- Les taux américains deviendront un réel obstacle pour la Bourse seulement lorsque les taux phares de 10 ans dépasseront la fourchette de 3,25 à 3,5 %.