BLOGUE. À l’avant-veille du dévoilement des résultats du troisième trimestre de Metro, l’attention se tourne vers ce que l’épicier compte faire des munitions accumulées depuis la vente de la moitié de ses actions d’Alimentation Couche-Tard, pour 412 millions de dollars.
Maintenant qu’Empire acquiert Safeway Canada et que Loblaw marie Shoppers Drug Mart, Metro souhaite sûrement conclure une transaction pour améliorer sa portée géographique, et ses économies d’échelle afin de mieux rivaliser des rivaux qui grossissent.
Or, étant donné que ni l’achat du Groupe Jean Coutu ni celui d’Overwaitea Food Group ne semble possible à ce moment-ci, un rachat d’actions majeur reste la seule option, font valoir les analystes.
« Si Metro venait à épuiser toutes les avenues d’acquisition stratégiques, nous nous attendrions à ce qu’elle emprunte pour procéder à un rachat d’actions majeur. La hausse de l’évaluation du titre depuis le début de l’année reflétant déjà ce scénario, nous sommes confortable à recommande de conserver l’action », écrit Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD.
L’action de Metro commande un multiple de 13,7 fois le bénéfice prévu en 2014, une évaluation rarement vue pour l’épicier en dehors de phases d’acquisition. C'est 17 % de plus qu'en novembre 2012, avant la vente des actions d'Alimentation Couche-Tard, précise-t-il.
Pour l’instant, Metro a choisi l’approche prudente : elle a remboursé des dettes et a accru de 4 à 6 millions d’actions la taille (9,4 %) de son rachat annuel d’actions, qui prend fin le 9 septembre.
« Metro pourrait aussi choisir d’investir dans un coûteux nouveau centre de distribution automatisé ou encore moderniser davantage ses systèmes de gestion. L’épicier a une bonne de route avec de tels projets d’efficacité dans le passé, mais le rendement pour ses actionnaires prendrait plus de temps à se matérialiser », explique M. Van Aelst.
L’analyste mise donc sur un emprunt et un rachat d’un milliard de dollars d’actions, en plus du rachat annuel actuel.
Des scénarios de création de valeur soutiennent l'intérêt
Des scénarios de création de valeur soutiennent l'intérêt
M. Van Aelst et son collègue Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, restent fidèles à l’épicier malgré le ralentissement de la croissance de ses revenus et de ses bénéfices, ainsi que de la concurrence plus vive que lui livrent Loblaw, Sobeys, Wal-Mart et bientôt Target, parce qu’elle a encore les moyens financiers d’enrichir ses actionnaires, par acquisition ou en rachetant ses actions.
M. Shreedhar calcule que l’achat de Jean Coutu gonflerait les bénéfices de Metro de 19,6 à 28,5 %, selon le prix payé, celle du Groupe de pharmacies Katz, de 12,7 à 21,2 % et enfin celle d’Overwaitea, de 12,4 à 17,5 %.
Et si Metro empruntait le plus possible, jusqu’à ce sa dette atteigne 3,5 fois son bénéfice d’exploitation, pour racheter 21 millions ou 14 % de ses actions, son bénéfice grimperait de 11 %.
Si Metro vendait le reste de ses actions d’Alimentation Couche-Tard, l'effet sur le bénéfice grimperait à 16 %, calcule M. Shreedhar.