BLOGUE. Les stratèges ont été nombreux à recommander les titres du secteur industriel américain au cours des derniers mois, comme moyen de participer à la hausse boursière, sans trop de risque.
Ce secteur, souvent pénalisé parce qu’il dépend de la cadence de l’économie, a pourtant affiché des bénéfices beaucoup plus stables au cours des dernières années que les secteurs jugés plus stables, avait indiqué Savita Subramanian, stratège américaine quantitative de Bank of American Merrill, dans un rapport publié en mai.
Le secteur industriel, avec un taux de volatilité de 1,3 par rapport au marché, compte une plus grande proportion de titres de qualité aux bénéfices stables que celui des services de télécommunications, dont le taux de volatilité est de 0,6, avait alors donné en exemple Mme Subramanian.
Plusieurs entreprises bénéficient de bons bilans, peuvent augmenter leurs dividendes et ont aussi produit des bénéfices résilients, lors du dernier cycle économique, avait aussi indiqué la stratège.
Ces sociétés sont aussi un baromètre de la santé du secteur manufacturier américain et mondial et de la vigueur des commandes de biens durables, explique Jeff Hammond, de KeyBanc Capital Markets, à Bloomberg.
Au moment où les entreprises américaines dévoilent les résultats de leur troisième trimestre, la cuvée préliminaire des bénéfices des groupes industriels est encourageante.
Les analystes prévoient une hausse de 6 % des bénéfices de ce secteur en 2013 et de 10,4 % l’an prochain, rapporte S&P Capital IQ.
Au troisième trimestre, on s’attend à une hausse de 6 % de leurs bénéfices, nettement meilleure que celles de 2,9 %, au premier trimestre, et de 1,1 % au deuxième.
GE et Parker Hannifin brillent
GE et Parker Hannifin brillent
Seize entreprises, ou un peu moins du tiers du secteur, ont déja publié leurs résultats à ce jour : la moitié ont surpassé les prévisions, 31 % ont raté le consensus des analystes et 19 % ont dégagé des bénéfices conformes.
Le mastodonte du groupe General Electric (NY, GE) a atteint un sommet en cinq ans en Bourse, après que le conglomérat en défaveur ait amélioré ses marges, pour un deuxième trimestre consécutif.
Ses commandes ont bondi de 19 % à 25,7 milliards (G$) de dollars américains, dont un bond de 17 % en Chine et de 51 % en Russie. Son carnet de commandes a aussi atteint un record de 229 G$ US.
Scott Davis, de Barclays, s’est dit encouragé par la hausse d’un pourcent des revenus et de 4 % du bénéfice de sa division industrielle.
« Les marges et le rendement sur le capital investi sont les principaux facteurs d’influence pour les titres du secteur industriel. Si la société peut continuer à restructurer son portefeuille d’activités, simplifier sa structure et améliorer le rendement sur son investissement, elle reviendra dans la grâce des investisseurs », note M. Davis.
Le fabricant de valves et de pompes Parker Hannifin (NY, PH) a surpassé les prévisions de bénéfices de 0,03 $ US par action au troisième trimestre, et surtout, a accru ses objectifs de bénéfices annuels.
Ses commandes ont aussi augmenté de 5 %, grâce à la vigueur du secteur industriel américain et de l’aérospatiale, alors que ces commandes avaient baissé de 5 %, au deuxième trimestre.
Honeywell : toujours aussi consistent
Honeywell : toujours aussi consistent
M. Davis ne tarit pas d’éloges pour le groupe industriel Honeywell (Tor., HON), sa stratégie, ses dirigeants et leurs réalisations depuis dix ans.
La société vogue déjà sur la progression de la demande pour les turbocompresseurs, les équipements aéronautiques, et sur le bond de la production pétrolière et gazière. Elle devrait aussi profiter d’un rebond éventuel de la construction non résidentielle.
Des prévisions de croissance des béénfices de 3 à 5 % pour le quatrième trimestre augurent bien, selon lui, compte tenu du ralentissement de l’industrie de la défense. M. Davis s’attend à une hausse de 10 % de ses bénéfices en 2013, grâce à une amélioration de ses marges.
Sans acquisition majeure à se mettre sous la dente, la société pourrait aisément faire passer de 30 à 50 % la part de ses bénéfices qu’elle verse en dividendes, dit-il.
La société a d'ailleurs accru son dividende de 9,8 %.
« Ce que fera la société de son surplus de capital importe plus que d’habitude pour le titre, en raison de l’environnement de croissance lente », note l’analyste.