BLOGUE. L’embellie récente de la Bourse canadienne et le meilleur ton économique un peu partout dans le monde semblent profiter aux entreprises de petite capitalisation en voie de relance ou de redressement.
Cette nouvelle confiance dans la reprise mondiale, cinq ans après la crise, est aussi derrière le récent retour en Bourse de l’ex-division des produits récréatifs de Bombardier, BRP et de l’ex-division de semi-remorques du Groupe Canam, Manac.
Au cours des derniers jours, le voyagiste Transat A.T., le fournisseur de suppléments nutritionnels Atrium Innovations et le fabricant de jouets Mega Brands ont tous atteint de nouveaux sommets annuels.
Des analystes recommandent aussi de miser sur le redressement du fournisseur d’équipements de traitement de l’eau GLV ou encore la relance du fabricant de structures d’acier Groupe Canam.
Ces entreprises ayant remanié leur mode de fonctionnement ou ont réduit leurs coûts pendant la crise, toute amélioration des revenus devrait donner un coup de pouce à leur levier de rentabilité.
Ce genre de pari apporte évidemment son lot de risque, et ne convient qu’aux investisseurs les plus aguerris. Les relances recèlent souvent des surprises de parcours.
Voici leurs arguments pour Canam, Transat et GLV :
Groupe Canam (Tor., CAM, 9,52 $)
Même si l’action du Groupe Canam a déjà plus que doublé, son titre revêt l’un des meilleurs potentiels des titres à faible capitalisation que couvre Frederic Bastien, de Raymond James.
« Dans cette reprise, la société bénéficiera de meilleurs contrôles internes et,d’une meilleure discipline de l’industrie de l’acier. Cela devrait nourrir ses flux de trésorerie et lui permettre de réduire sa dette et de réinstaurer son dividende l’an prochain », prévoit l’analyste.
Surtout que depuis la cirse Canam s’est hissée dans le peloton de tête de ses trois créneaux : les solives and dalles d’acier, les ponts et l’acier de structure, après avoir doublé sa capacité américaine depuis 2010.
La société bénéficie de plus de commandes et de meilleures marges qu’avant sur ces commandes.
Canam devrait donc surpasser le bénéfice de pointe de 1 $ par action qu’il a connu en 2007, affirme M. Bastien, qui a un cours-cible de 12 $.
M. Bastien place sa recommandation dans la catégorie « croissance agressive ». La partie n’est pas gagnée, comme en témoigne la rechute de 10 % du titre depuis son sommet du 15 juillet.
Son collègue, Justin Wu, chez GMP, estime pour sa part que Canam pourrait dégager un bénéfice de pointe de plus de 1,35 $, dans le cycle actuel. Son cours-cible : 11,50 $.
Transat A.T. (Tor., TRZ.B, 9,38 $)
Transat A.T. (Tor., TRZ.B, 9,38 $)
Le voyagiste bénéficie aussi d’un important levier de rentabilité, avec l’objectif d’amputer ses coûts d’un total de 75 M$, entre 2011 et 2015.
« C’est énorme quand on sait que son bénéfice d’exploitation a été de 17 M$ en 2012 », écrit Cameron Doersken, de Financière Banque Nationale.
Cet analyste a fait passer son-cours de 9 à 13,50 $ au cours de l’été.
Chaque 10 $ de plus sur un forfait estival de 900 $ ou d’un forfait hivernal de 1 100 $ par exemple, ajoute environ 10 millions de dollars au bénéfice d’exploitation et de 0,15 à 0,20 $ au bénéfice par action, estime pour sa part Ben Vendittelli, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
La société a promis un retour à la rentabilité en 2013 et a réduit sa capacité de 12 % en Amérique du Nord pour y arriver.
Des prix de ventes plus élevés et de meilleures marges devraient se traduire par un bénéfice de 0,70 $ par action en 2013 et de 1 $ en 2014, prédit M. Vendittelli. Il a accru son cours-cible deux fois à 21 $ depuis juin.
Transat doit regagner la confiance des investisseurs après avoir perdu 17 M$, en 2012. Son action vaut donc moins d8 9 fois les bénéfice prévus dans 12 mois.
GLV (Tor., GLV.A, 2,80 $)
GLV (Tor., GLV.A, 2,80 $)
Deux analystes jugent que la rechute de 29 % du titre du fournisseur de solutions pour traiter et purifier l’eau usée depuis le 2 août est injustifiée.
À leur avis, ce recul fournit une nouvelle occasion de miser sur le recentrage de la société qui devrait renouer avec la rentabilité en 2014.
Après des pertes de 0,38 $ par action en 2012 et de 0,09 $ par action en 2014, Anthony Zicha, de Banque Scotia, prévoit un bénéfice de 0,12 $ en 2014 et de 0,21 $ en 2015.
À son avis, le titre est attrayant à un multiple de 5,5 fois le bénéfice d’exploitation qu’il projette pour 2015. Son cours-cible : 3,75 $.
Sara Elford, de Canaccord Genuity, renouvelle aussi sa recommandation d’achat et son cours-cible de 4 $. « Sa filiale Ovivo bénéficie d’une plateforme unique dans l’industrie stratégique du traitement de l’eau. GLV mettra au jour sa valeur en améliorant sa rentabilité au cours des prochains trimestres et années », écrit-elle.
Après plusieurs années pénibles pour les actionnaires de GLV, après l’achat de la Suisse Chris Water Technologies, Mme Elford se dit plus confiante que jamais que la restructuration et le recentrage de la société amélioreront les revenus et les marges, au cours des prochaines années.
La société a abandonné le déssalement des eaux de mer qui lui a causé tant de pertes et de soucis et recentre ses efforts dans quatre grands créneaux : les systèmes municipaux, le secteur pétrolier, la microélectronique et le service après-vente.