BLOGUE. Le nouveau souffle de la Bourse américaine s’appuie sur de meilleures fondations qu’au début de 2013. Ce nouvel élan a donc de bonnes chances de durer, malgré les craintes que la Bourse soit surtout dopée par des taux d’intérêt artificiellement bas.
Pierre Lapointe, stratège de la firme de négociation et de gestion de portefeuille Pavilion Corp., met de l’avant les quatre raisons qui lui font croire que le montée boursière peut se prolonger.
1- Rotation vers les industries sensibles à l’économie
Depuis un mois, les investisseurs se déplacent enfin des secteurs jugés les plus stables tels que la consommation de base, la santé et les services aux collectivités aux secteurs qui profitent d’une économie plus forte.
Depuis un mois, la consommation discrétionnaire, la finance et la technologie regagnent des points, alors que les secteurs stables tirent de l’arrière.
Les investisseurs sont moins sur la défensive, ce qui est en soit bon signe.
Si ce déplacement se poursuit, il est aussi de bon augure. Depuis 1973, lorsque le secteur de la consommation de la consommation discrétionnaire a mené la charge en Bourse, le S&P 500 s’est apprécié en moyenne de 2,5 %, au cours des trois mois suivants.
De plus, les dix secteurs du S&P 500 performent tous mieux en moyenne lorsque le secteur de la consommation discrétionnaire devancent ceux de la consommation de base.
2- Une rotation saine basée sur l’évaluation.
2- Une rotation saine basée sur l’évaluation.
Le nouvel appétit pour les secteurs dit cycliques provient probablement du fait que leur évaluation est devenue nettement plus attrayante par rapport à celle des secteurs dit prudents.
Trois des quatre secteurs « prudents » commandent les évaluations les plus généreuses. Le multiple cours-bénéfices des titres de la consommation de base, de la santé, et des télécommunications est supérieur au taux de croissance des bénéfices de ces trois secteurs.
En comparant le multiple des bénéfices au taux de croissance des bénéfices, les secteurs des matériaux et de la finance sont les plus attrayants.
3- Les investisseurs pressentent une amélioration future de l’économie
En misant sur des secteurs dits cycliques pendant que les données économies déçoivent, il est possible que les investisseurs se projettent en avant, comme ils avaient l’habitude de le faire avant la crise.
Le consensus des économistes prévoit une nette amélioration du rythme l’économie américaine, de 2 % en 2013, à 2,7 %, en 2014.
4- Les évaluations demeurent raisonnables.
4- Les évaluations demeurent raisonnables.
L’évaluation des actions n’est pas un obstacle à d’autres gains, même si les Bourses ont déjà engrangé de bons gains en quatre mois.
L’indice mondial MSCI se négocie à un multiple cours-bénéfice global qui correspond au taux de croissance des bénéfices prévus des entreprises.
D’autres mesures d’évaluation indiquent que les actions ont encore un bon bout de chemin à faire avant d’être trop chères.
L’indice MSCI Monde s’échange à un multiple de 1,8 fois la valeur comptable des entreprises qui le composent, comparative à un multiple historique de 2,1 fois.
Le ratio qui compare les cours aux ventes équivaut à la moyenne historique de 1,2 fois. Seul le ratio cours-flux de trésorerie, de 8 fois, est légèrement supérieur à la moyenne historique.
Maintenant que les investisseurs ne sont plus en mode de repli, l’amélioration structurelle du marché résidentiel et la fin du processus de désendettement des Américains auront plus d’influence et pousseront les cours à la hausse.