Les résultats du recensement 2016 de Statistique Canada sont disponibles depuis février et divers résultats seront diffusés tout au long de l’année. Parmi les portraits dressés, on retrouve celui de la population canadienne. Nous avons dépassé le cap des 35 millions d’habitants. Le Canada continue d’afficher la croissance démographique la plus forte parmi les pays du G7. Mais le recensement a fait ressortir un autre fait saillant: pour la première fois, la proportion d’aînés dépasse celle des enfants.
C’est-à-dire que la cohorte des 65 ans et plus représente 16,9% de la population canadienne, et ce nombre est en croissance. On estime que d’ici 2041, les aînés compteront pour le quart de la population.
Est-ce que cela aura des conséquences pour notre société?
Pensons simplement à la santé de notre population vieillissante. Les diagnostics débilitants et de troubles cognitifs importants comme l’Alzheimer vont se multiplier. Ceci sera sans doute accompagné de nombreux cas d’abus financier, puisque âge d’or rime souvent avec vulnérabilité financière.
Le Curateur public du Québec a annoncé sur son site Web il y a quelques jours l’adoption du projet de loi 115 par l’Assemblée nationale. On y lit que «les personnes inaptes sont désormais mieux protégées contre la maltraitance puisqu’il est maintenant obligatoire de signaler ces situations d’abus sans délai».
Il explique que «toute personne qui fournit des services de santé et des services sociaux ainsi que tous les professionnels, sauf les avocats et les notaires, ont l’obligation de dénoncer les actes de maltraitance dont sont victimes les personnes sous curatelle, tutelle ou mandat de protection homologué, peu importe leur lieu de résidence.»
Il ne fait aucun doute que le vieillissement de la population est accompagné d’enjeux majeurs, mais la bonne nouvelle c’est qu’il est tout à fait possible de planifier en conséquence.
Le mandat de protection (en cas d’inaptitude) fait certainement partie des meilleurs moyens pour se protéger contre les abus financiers et pour éviter le pire si une maladie cognitive nous atteint.
En effet, le mandat désigne une personne, que l’on appelle le mandataire, que vous aurez choisie et en qui vous avez entièrement confiance afin que cette dernière agisse en votre nom lorsque vous ne le pouvez pas. Selon le Curateur public du Québec (mai 2017), «neuf Québécois sur dix seraient prêts à agir au nom d’un proche s’il devenait inapte.»
En fait, vous pouvez envisager de nommer deux personnes, une qui pourrait s’occuper de votre bien-être et l’autre d’administrer vos biens.
Le ou les mandataire(s) auront le plein pouvoir d’agir en votre nom. Vous devrez également choisir un substitut advenant que votre premier choix (ou vos premiers choix) ne pourrai(en)t agir en votre nom pour des raisons qui sont hors de leur contrôle, par exemple, s’ils sont eux-mêmes malades, ou bien même décédés.
L’idéal est de choisir quelqu’un qui habite près de chez vous. Assurez-vous aussi d’informer les personnes concernées que vous les avez choisies comme mandataires afin qu’elles parlent en votre nom lorsque vous serez inapte à le faire vous-même.
Il est impossible d’arrêter l’horloge ou d’éviter les diagnostics débilitants qui accompagnent le vieillissement, mais il est possible de se protéger en conséquence, avant qu’il ne soit trop tard. Le mandat de protection est un excellent moyen pour veiller à ce que vos affaires financières et votre bien-être soient pris en charge si vous devenez incapable de le faire.