BLOGUE. Lors d’une récente conférence, un investisseur est venu me voir pour me questionner concernant les rendements boursiers récents.
En fait, il se plaignait de la piètre performance de son portefeuille, ayant obtenu un rendement négatif l’an dernier et ne faisant pas beaucoup mieux cette année. Lorsque je lui ai dit que la Bourse n’avait pas si mal fait, il a sursauté et ne comprenait pas.
C’est à ce moment que je lui ai demandé quel pourcentage de son portefeuille était investi dans les actions canadiennes.
« J’ai 100% de mon portefeuille au Canada. Mon conseiller m’a expliqué qu’il était plus prudent d’éviter les États-Unis…»
Depuis deux ans, j’ai entendu ce genre de remarques à plusieurs reprises. Or, après réflexion, je me demande où est la prudence dans le fait d’investir 100% de son épargne dans un petit marché comme celui du Canada, concentré dans les ressources naturelles où la diversification est pratiquement nulle.
Des arguments géo-politico-macroéconomiques
De plus, notre Bourse offre un choix très limité de sociétés de qualité, avec des avantages compétitifs durables.
Je sais très bien que les arguments de bien des personnes dites expertes pour justifier d’éviter les marchés américains sont de nature géo-politico-macroéconomique.
Mais lorsqu’on investit, on ne fait pas de politique, ni de macro-économie; on fait du placement.
J’écrirai une chronique complète dans les prochaines semaines pour expliquer ma pensée sur ce sujet très important.
Qu’il suffise ici de mentionner que pour le lecteur moyen de ce blogue, qui a son travail au Canada, sa maison au Canada (dans un marché immobilier probablement 20% surévalué) et tous ses placements ici à la Bourse canadienne, l’idée de se diversifier fait du sens.
Plus que ça : il est urgent pour lui de sortir du Canada…au moins 25%, sinon 50% de son portefeuille devrait être investi à l’extérieur de notre beau pays, en commençant par les États-Unis où les perspectives de rendement pour les 10 prochaines années restent attrayantes.
En terminant, cela est également vrai pour l’épargnant américain qui devrait avoir une partie de son portefeuille à l’extérieur des États-Unis, même si une grande partie des revenus et bénéfices des sociétés composant le S&P 500 provient du reste du monde. C’est le gros bon sens qui parle, pas la politique!
Bernard Mooney
P.S. En faisant du ménage, j’ai trouvé une vieille confirmation de transaction où j’avais payé une prime de change de plus de 40% pour acheter un titre américain….aujourd’hui, on a la chance d’acheter US sans prime ou à peu près! BM