Blogue. Hier, l’agence de crédit Standard & Poor’s (S&P) a mis la cote de crédit AAA des États-Unis sous surveillance, ce qui a fait chuter les indices boursiers. Du moins, c’est ainsi que le mouvement baissier en Bourse a été interprété.
Ça fait plusieurs semaines que les négociations concernant le budget du gouvernement américain et le fameux plafond de la dette font les manchettes.
Il est évident que les États-Unis doivent faire le ménage dans leur situation financière. Et que des agences de crédit comme S&P exercent une pression est ultimement positif car les politiciens ont tout à gagner à essayer de pelleter les problèmes dans le futur.
Par contre, il ne faut pas non plus se laisser emporter par ce que j’appelle la phobie des gros chiffres. Quand on mentionne le déficit américain avec ses nombreux zéros, la réaction normale est d’avoir des frissons, tellement le chiffre dépasse le domaine du quotidien.
Les déficits gouvernementaux sont une réalité de la vie. Aux États-Unis, depuis 1965, 86% du temps le gouvernement fédéral a subi un déficit. Actuellement, le déficit représente environ 9% du produit intérieur brut (PIB) du pays, un sommet pas vu en période de paix. Ce qui devrait en soi porter à réflexion, certes.
Toutefois, il ne faut pas oublier que les États-Unis se sont déjà retrouvés dans le trou par le passé, des trous plus petits, mais semblables et ont été capables d’en sortir. Par exemple, en 1975, le déficit atteignait 7% du PIB, 6% au début des années 1980, et 5% une dizaine d’années plus tard.
À chaque fois, on était dans le creux d’une douloureuse récession, déprimant les revenus du gouvernement et à chaque fois, la reprise économique a été le principal moteur de la réduction progressive du déficit.
Alors, si vous me demandez comment les États-Unis s’en sortiront, je vous dirais que les probabilités sont fortes pour que ce soit la croissance économique qui serve de dynamo alliée à une certaine discipline quant à l’expansion des dépenses.
C’est pour cela entre autres que la poursuite de la croissance économique est si importante.
En terminant, selon Jim Paulsen, stratège en chez chez Wells Capital Management, il n’y a aucune corrélation entre l’inflation et les déficits depuis 1965. Il n’y a pas non plus de tendance claire lors des périodes de réduction des déficits (par rapport au PIB) quant à savoir quels marchés financiers surperforment ou sous-performent.
Bernard Mooney