Blogue. Un dicton conseille de ne pas demander à votre barbier si vous avez besoin d’une coupe de cheveux.
Voilà ce qui m’est venu en tête lorsque j’ai lu que le marché immobilier canadien resterait solide, selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).
Jeudi dernier (le 27 mai), Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI, a répliqué à ceux qui pensent que le prix de l’immobilier résidentiel au Canada pourrait subir une importante baisse, un peu comme celle survenue aux Etats-Unis.
Selon M. Klump, le prix des maisons ici risque plutôt de faire du surplace, et non chuter. C’est du moins ce que l’histoire porte à croire.
Hum…on verra.
Mais je me demande si cet économiste avait le choix d’en venir à cette conclusion. Qu’en pensez-vous?
Il est tellement biaisé que son interprétation ne vaut pas grand-chose.
Imaginez l’économiste en chef de l’ACI, qui représente plus de 96 000 courtiers et agents immobiliers répartis parmi 100 chambres et associations immobilières, déclarer publiquement que l’immobilier résidentiel canadien s’écrasera!
Je serais le premier à l’applaudir, mais pas en tant qu’économiste de l’ACI, mais en tant que chômeur.
En tant qu’investisseur, il faut être aux aguets de ce genre de biais et conflits d’intérêt systématiques.
Cela me rappelle l’annonce de la mort des actions faite par Bill Gross dans un article daté du 26 février 2009. M. Gross est le gestionnaire de la plus importante société de gestion d’obligations. Il a un parti pris systématique pour les obligations et contre les actions.
De même, lorsque les gestionnaires de fonds d’actions vous disent qu’ils aiment les perspectives de la Bourse, c’est comme demander à Jacques Martin s’il aime les chances de son club de hockey!
L’objectivité est rare et c’est normal. Mais il faut en être conscient.
Bernard Mooney