Blogue. Si je me fie aux contacts que j’ai avec de nombreuses personnes plus ou moins intéressées par les marchés financiers, les investisseurs, les vrais sont rares. Très rares.
Ce n’est pas une critique, c’est une constatation. De plus, c’est normal. D’abord, parce que tout notre système financier pousse à la spéculation. Qui veut vraiment d’une personne qui a achètera des actions de la société ABC avec l’intention de les garder 20, 30 ans, sans regarder sa cote, pas même une fois par semaine
Pas les institutions financières en tout cas qui ont avantage à multiplier les transactions. Les médias non plus sont loin d’encourager le placement sérieux pour de nombreuses raisons structurelles et contextuelles.
Ainsi, je dirais que sur 20 personnes que je connais qui s’intéressent à la Bourse, au maximum une ou deux est dans la catégorie des investisseurs sérieux à long terme qui savent vraiment ce qu’ils font.
Dites-moi, faites-vous le même constat : autour de vous, combien y a-t-il vraiment d’investisseurs sérieux ?
Une proposition audacieuse
Ce n’est pas qu’une question rhétorique. Nos marchés financiers seront efficaces et productifs dans la mesure où ils seront dominés par des intervenants solides, résolument axés sur le placement à long terme. Et cela comprend les investisseurs institutionnels dont le manque de sérieux a des conséquences dramatiques…
Sans oublier que de nombreux épargnants sont repousssés à juste titre par la très grande volatilité des marchés financiers et leurs mouvements d’apparence irrationnelle, sous-produit de la domination des spéculateurs.
À mes débuts, je me rappelle que quelqu’un m’avait justifié l’existence de la spéculation par le fait que les spéculateurs procuraient de la liquidité dans tous les marchés. Et c’est vrai, en théorie et en pratique. Mais c’est utile lorsque ces spéculateurs représentent une petite partie des marchés (disons 10%). Lorsqu’ils sont 90% des marchés (comme c’est probablement le cas aujourd’hui), ces derniers cessent d’être des conduits efficaces du capital et se transforment en casino. Nous en sommes là.
La solution est simple : taxer le gain en capital en proportion du temps de détention de l’actif. Par exemple, si votre gain en capital est réalisé en moins d’un an, votre gain en capital est taxé à 100% ; à 90% si vous avez conservé votre actif moins de deux ans, ainsi de suite jusqu’à un congé d’impôts si le gain est réalisé après avoir été propriétaire pendant 10 ans.
Imaginez la révolution financière, sociale et culturelle que cela provoquerait…..
Bernard Mooney