BLOGUE. Le Wall Street Journal vient de déclarer Bill Miller meilleur gestionnaire de 2012, consacrant le retour de cet investisseur après des années difficiles.
En 2012, le fonds Legg Mason Capital Management Opportunity Trust, géré par M. Miller, a réalisé un rendement de 40,7%, plus du double de celui de l’indice S&P 500. En 2011, ce fonds avait perdu plus de 30%.
Bill Miller est devenu célèbre pour avoir battu le S&P 500 pendant 15 années consécutives (de 1991 à 2005) comme gestionnaire du fonds Legg Mason Capital Management Value Trust qu’il ne gère plus depuis avril 2012. Après 2005, le Value Trust a moins bien fait que le S&P 500 cinq années sur six.
L’Opportunity Trust est un plus petit fonds que M. Miller gère depuis plusieurs années loin des projecteurs, un peu comme un hedge fund. L’an dernier, il a profité de la forte reprise des titres des fabricants de maisons et également des sociétés financières (au 31 décembre, il avait 38% de son capital dans ce secteur).
Bill Miller n’a pas peur de ramer à contre-courant, ce qui explique les mouvements erratiques de son fonds. Autant les fabricants de maisons ont bien fait l’an dernier autant ils ont nui à sa performance en 2011.
En 2012, parmi les constructeurs, Pulte a explosé de 188%, KB Home de 135% et Lennar de 97%.
Ses plus importantes participations
Le gestionnaire est attiré vers les titres délaissés et mal compris. Il a par exemple investi 2,8% du portefeuille dans Groupon, titre dont la valeur a fondu de 76% l’an dernier en raison de résultats décevants. Plusieurs mettent en cause le modèle d’affaires du site internet spécialisé dans les bonnes affaires.
Parmi les plus importantes participations du Opportunity Trust au 31 décembre, on retrouve Pangaea One LP, Pulte Homes, Bank of America, Genworth Financial, United Continental et Citigroup.
Un autre bon gestionnaire qui a fait un retour spectaculaire est Bruce Berkowitz, du Fairholme Fund, dont la valeur s’est appréciée de 35,8% en 2012. Cela lui donne la deuxième place dans le classement du Wall Street Journal. Ce fonds avait lui aussi perdu plus de 30% en 2011.
M. Berkowitz est parmi les gestionnaires les plus concentrés, ayant par exemple 50% de son portefeuille à la fin d’août dans l’assureur AIG et près de 12% dans Bank of America.
Les bons résultats financiers d’AIG lui ont permis de bien faire en Bourse, le titre s’appréciant de 52% en 2012.
Bruce Berkowitz a une grande expertise dans le secteur financier, ce qui explique en partie la grande concentration de ce secteur dans son fonds.
J’aime bien ces deux gestionnaires, malgré leurs hauts et leurs bas. Ils demeurent parmi les meilleurs au monde à mon avis. Cela ne veut pas dire qu’il faille les copier. On peut toutefois beaucoup apprendre en les observant et en les étudiant.
Bernard Mooney