BLOGUE. Il y a plusieurs années qu’un ouragan n'a pas fait autant parler de lui. C’est probablement parce qu’il frappe le coeur des marchés financiers américains, soit New York. De plus, il est archi rare que la Bourse de New York ferme deux jours consécutifs.
Les progrès technologiques font en sorte que nous sommes informés bien avant l’événement. Ce qui est une très bonne chose pour limiter les dégâts matériels et humains. Nous pouvons ainsi nous préparer mieux que jamais pour limiter les dommages. Superbe!
Par contre, ça donne également du temps à toute la planète financière pour bavasser de tout et de rien concernant les retombées, les impacts, les perdants, les gagnants, etc. entourant cet ouragan. Et on entend et lit toutes les sortes de niaiseries possibles.
Par exemple, je suis tombé par hasard sur une présentation au canal financier CNBC lundi après-midi qui m’a fait bien rire. La présentatrice demandait, avec émotion et conviction, comment le marché boursier allait réagir, avec sous-entendu qu’une sorte de fin du monde boursier pouvait bien nous attendre.
Ses interlocuteurs, visiblement, ne voulaient pas tomber dans le piège. Ils ont fait preuve de retenue, mentionnant que même si les marchés à très court terme pouvaient avoir une réaction, à plus long terme, il est difficile de prédire quoi que soit.
D’autres reportages, un peu partout dans les médias, tentaient d’identifier des façons de «jouer» cet ouragan et ses impacts. Comme par exemple acheter des titres de fournisseurs de matériaux de construction....
Ouais, je peux vous dire que même si cela peut paraître sensé en théorie, dans la vraie vie, c’est assez difficile, voire périlleux. Il y a un mot pour décrire cela : spéculation.
La plupart des investisseurs, pour ne pas dire tous, devraient éviter comme la peste ce genre de petit jeu. Il n’y a pas de raison de changer votre stratégie de placement ni votre philosophie.
Par ailleurs, est-ce que le comportement maniaco-dépressif typique de la Bourse pourrait créer des occasions? Voilà qui est la question la plus intéressante. Et au moment d’écrire ces lignes, il est impossible de le prévoir. L’investisseur sérieux doit donc rester aux aguets, juste au cas où...
Mais c’est exactement ce qu’il devrait faire, tout le temps, à chaque jour, ouragan ou pas. Pour être prêt à profiter des stupidités de la Bourse, des occasions qui se présentent à l’intérieur de sa stratégie, de son approche et dans son champ de compétence.
Bernard Mooney