Blogue. La saison de la publication des bénéfices trimestriels commence mardi. Et si vous ne savez pas que les sociétés américaines publieront des profits en baisse pour leur troisième trimestre (la première depuis 2009), vous avez été absent de la planète depuis plusieurs semaines.
Des médias comme Bloomberg, Reuters, Wall Street Journal, New York Times, en ont parlé récemment. La très grande majorité des stratèges, autant au Canada qu’aux États-Unis, en ont fait l’élément central lié aux perspectives à court terme des Bourses.
Lors de la plupart des conférences auxquelles j’ai assisté la semaine dernière à Chicago, dans le cadre du World MoneyShow, les présentateurs en ont parlé, la plupart sur un ton inquiétant.
J’en ai tellement entendu parler que j’estime que, pour une fois, on parle trop des profits. Ce qui peut paraître bizarre pour quelqu’un comme moi qui se dit investisseur à long terme.
Ce que je trouve curieux, c’est qu’il me semble qu’on parlait moins des bénéfices lorsqu’ils étaient en forte croissance! En fait, on en parlait, mais d’abord pour souligner le fait qu’il était normal qu’ils rebondissent après avoir disparus en 2008-09 et ensuite pour mettre en évidence la relative faiblesse des revenus, l’insoutenabilité des marges bénéficiaires, etc.
Bref, on n’y a jamais vraiment cru. Ils étaient nombreux les gens à s’attendre, ouvertement ou secrètement, à ce que l’économie américaine retombe rapidement et les bénéfices des sociétés avec.
Le marché haussier ne fait que commencer
Le marché haussier ne fait que commencer
Or, l’économie tient bon, avec une croissance qui pourrait être plus vigoureuse, je l’admets, mais la croissance est tout de même là. Et j’oserais prédire que la croissance des prochains trimestres pourrait surprendre, avec comme moteur le secteur de l’immobilier résidentiel.
Ce que je viens de souligner concernant les bénéfices est tout aussi vrai pour le marché haussier qui a maintenant plus de trois ans. Je n’ai jamais vu de ma carrière un marché haussier aussi peu reconnu, aussi peu respecté et autant sous-estimé.
Même si les principaux indices ont plus que doublé, on se dirait encore dans les ténèbres du début 2009.
Après les craintes que l’économie américaine retombe en récession, il y a eu les peurs associées au déficit américain, à l’explosion de la dette et à l’écroulement de la Communauté économique européenne.
Aujourd’hui, les investisseurs craignent une récession en 2013, le précipice fiscal, les résultats des élections présidentielles américaines, une intervention militaire musclée d’Israel en Iran, etc. C’est du moins une partie des facteurs mentionnés par les experts que j’ai entendu la semaine dernière à Chicago qui prévoient au moins une correction, sinon un krach dans les prochaines semaines, voire les prochains jours.
En fait, je n’ai rencontré aucun expert ou stratège qui était vraiment optimiste à court terme.
Ce qui m’a fait penser que l’optimisme était une denrée en voie d’extinction par les temps qui courrent!
Ma réaction demeure la même: le marché haussier ne fait que commencer et il continuera de mystifier la majorité de ceux qu’on appelle si généreusement les experts...
Bernard Mooney