BLOGUE. Imaginez...y a juste sur Wall Street qu’on peut voir ce genre de situations. Après avoir passé les trois dernières années à s’inquiéter de tout (récession, inflation, Chine, Europe, dette, mur budgétaire, etc.), voilà qu’on s’inquiète maintenant parce qu’on ne s’inquiète pas assez.
Si vous trouvez cela tordu, bienvenue dans le merveilleux monde de la Bourse!
Depuis la résolution (avec un bien petit «r») du mur budgétaire, les plus importantes bourses ont bien fait. Les principaux indices sont en hausse de 2-3%, ce qui est une bonne performance en 10 jours à peine.
Ce qui pousse des experts à craindre l'excès d’enthousiasme. Certains indicateurs leur donnent un peu raison.
Par exemple, l’indice de volatilité VIX a atteint les 13 vendredi 11 janvier, un creux pas vu depuis juin 2007. Le VIX a fondu de 50% depuis juin 2012. Plus cet indice est bas, moins il y a de craintes. Le VIX avait explosé à plus de 60 à la fin de 2008, témoignant d'un sommet dans les craintes.
De plus, plusieurs indicateurs du sentiment montrent de plus en plus d’investisseurs comme étant positifs en ce qui concerne les perspectives boursières ; de plus en plus de conseillers et experts aussi.
L’idée d’ailleurs derrière ces indicateurs c’est que c’est le temps d’acheter lorsque tout le monde est négatif et le temps de vendre lorsque tout le monde est optimiste.
Enfin, la semaine dernière, les investisseurs ont dirigé 22 milliards de dollars (G$) US vers les fonds d’actions dont 13 G$US par le biais des fonds négociés en Bourse (FNB). C’est le deuxième plus fort montant hebdomadaire de tous les temps, laissant croire que les épargnants découvrent la Bourse (après qu’elle ait plus que doublé). Il est difficile toutefois de conclure quoique ce soit sur la base d’une seule semaine.
Devrait-on s’inquiéter ?
Non, pas vraiment. La peur et l’inquiétude ont été tant au menu des investisseurs depuis plusieurs années qu’on devrait se réjouir de cette petite trève. Car rien ne dit qu’elle se poursuivra longtemps. Dans quelques jours, les discussions concernant le relèvement du plafond de la dette aux États-Unis seront un dur test pour le bel optimisme des investisseurs.
De plus, lors d’importants marchés haussiers comme celui des années 1990, les indicateurs de sentiment pouvaient montrer des niveaux élevés d’enthousiasme pendant des mois, voire des années, sans qu’on ait de marché baissier ou de correction pour autant.
Enfin, le seul fait qu’on en fasse tout un plat, seulement quelques jours après le début de 2013, me fait croire que le climat général n’a pas vraiment changé.
Oui, la Bourse a des aspects tordus !
Bernard Mooney