Est-ce que la Bourse subira une correction ? L'économie glissera-t-elle en récession ? Qu'arrive-t-il au dollar canadien ? Les taux d'intérêt grimperont-ils ?
Voilà des questions qui tracassent plusieurs investisseurs. Pourtant, elles n'ont rien à voir avec votre enrichissement !
Pourquoi ces questions dominent-elles l'actualité financière ? Il y a plusieurs raisons, la première étant qu'elles sont relativement faciles à traiter, les données économiques publiées presque quotidiennement servant de carburant. L'autre raison, c'est qu'elles sont importantes pour la plupart des financiers.
En effet, ceux-ci suivent à la trace et à la seconde près l'évolution des marchés, non seulement parce qu'ils croient que cela fait partie de leur travail, mais parce qu'ils n'ont pas les mêmes objectifs que vous et moi. Je vais me citer en exemple, mais je suis convaincu que la plupart des lecteurs se reconnaîtront. Je n'ai rien à foutre du fait que l'économie progresse de 3 % par année ou de 2 %, ou encore, que le prix de l'or fait ceci ou cela. Je veux simplement que mon portefeuille me procure un bon rendement à long terme.
Je me fiche de faire un rendement de zéro en 2015. Ce qui m'importe, c'est mon rendement à long terme. Je ne gagne rien, bien au contraire, à spéculer pendant le troisième trimestre dans le but de terminer l'année avec une performance légèrement supérieure aux principaux indices.
Des questions cruciales
C'est très différent de ce que vivent les professionnels de l'investissement. Leur performance est scrutée trimestre après trimestre. Chaque déficit par rapport à leur indice de comparaison doit être expliqué. Si en scrutant la panoplie d'indicateurs ils «devinent» comment performera la Bourse, ils peuvent donc surperformer à court terme. Ainsi, ils méritent de plus de généreux bonis et peuvent conserver leur travail.
C'est là une différence immense : vous n'êtes pas à leur place, et investir n'est pas votre travail. Votre mission est ainsi fort différente.
Votre but est de vous enrichir au sens large et plus précisément d'investir votre patrimoine de la meilleure façon pour atteindre vos objectifs. C'est pourquoi je crois que vous faites une erreur lorsque vous portez trop attention aux questions mentionnées au début. Pour vous enrichir, les six questions suivantes sont cruciales :
1 Combien épargner ?
Votre taux d'épargne est décisif. Plus vous épargnez, plus vous mettez du capital de côté à investir. C'est le carburant essentiel à votre enrichissement à long terme.
2 Comment répartir mon actif ?
Il s'agit d'une autre question fondamentale. Par exemple, si vous épargnez 20 000 $ par année et que vous investissez 100 % de ce capital dans des titres à revenu fixe, je vous prédis un enrichissement lent et pénible, quelles que soient vos prouesses !
Par contre, si vous placez 75 % de cet argent en actions, vos probabilités de faire fructifier ce capital augmentent considérablement.
Le rendement n'est pas votre seul élément à prendre en considération. Il faut que votre répartition tienne compte de votre tolérance au risque, de votre situation personnelle, du nombre d'années qu'il vous reste avant d'envisager le début du décaissement, etc.
3 Combien ça me coûte ?
On accorde trop peu d'attention à ce facteur. Chaque dollar «perdu» en frais de commission, de gestion ou d'administration est un dollar de moins pour vous enrichir. Sur une période de 20 à 30 ans, ces dollars représentent une fortune qu'il vaut mieux avoir dans ses poches, tout en étant réaliste. Car on ne peut pas et on ne doit pas chercher l'illusoire «aucuns frais», mais plutôt les minimiser autant que possible.
La meilleure façon est souvent la plus facile, c'est-à-dire gérer soi-même son portefeuille et négocier le moins possible.
4 Combien en impôts ?
Les impôts sont un cancer qui peut vous appauvrir considérablement à long terme. Les comptes enregistrés comme le REER et le CELI sont deux outils précieux pour diminuer votre facture fiscale. Dans les comptes imposables, échanger le moins possible est le meilleur moyen d'arriver à maximiser son rendement après impôts. L'investisseur doit éviter de prendre des décisions de placement guidées uniquement par le souci de ne pas payer d'impôts sur le gain en capital.
5 Quels titres choisir ?
Plus vous choisirez de bons titres, surtout des actions, mais aussi des obligations et des titres à revenu fixe, plus vous vous enrichirez. C'est l'élément auquel vous devrez consacrer la plus grande partie de votre temps.
6 Combien de temps ai-je ?
Plus vous avez de temps devant vous, plus votre capital aura d'années pour s'accroître et profiter de la puissance extraordinaire des intérêts composés. Cet élément peut sembler simpliste, mais la vérité est que ce facteur est le dénominateur commun de toutes les grandes fortunes.
Ces six éléments, sur lesquels vous avez au moins un certain contrôle, sont ceux qui vous enrichiront à long terme et au sujet desquels vous devriez vous préoccuper. Le reste n'est que bruit et pollution financière !
Bourse
Pourquoi je n'utilise pas les médias sociaux
Les médias sociaux sont de plus en plus utilisés pour suivre la Bourse et obtenir des recommandations et des conseils. La question qui tue, c'est de savoir si cet outil sera précieux ou non. Je parle au futur, parce qu'il est trop tôt pour juger. Quant à moi, je suis porté à ne pas utiliser ces médias sociaux, et ce, pour plusieurs raisons, notamment parce qu'il est pratiquement impossible de distinguer les bons des mauvais investisseurs.