BLOGUE. Sans en faire une obsession, il est important de faire le point sur son portefeuille, je dirais au moins une fois par année. Si vous êtes insatisfait de votre performance ou si vous avez des changements spécifiques dans votre situation, il est pertinent de le faire plus souvent.
Comme après ce premier semestre par exemple.
Vous devriez comparer la performance globale de vos titres à celle du marché boursier en général et également par rapport à vos objectifs de placement. Dans le premier cas, l’indice utilisé variera en fonction de la composition de votre portefeuille. Si vous avez la plus grande partie de votre argent investie dans des actions canadiennes, vous devriez les comparer à l’indice S&P/TSX. Pour votre information, cet indice a perdu 3,0% au premier semestre, à la suite d’une baisse de 6,4% au deuxième trimestre. Cette performance ne comprend pas les dividendes.
Ainsi, si vous êtes dans le vert après six mois en 2012, sur une base relative, vous avez bien performé.
Si la principale partie de votre portefeuille est composée de titres américains, vous devriez vous comparer au S&P 500 et/ou à l’indice Nasdaq. Le Dow Jones, en raison du fait qu’il est composé de seulement 30 titres, n’est pas un bon indice de référence.
Au premier semestre, le S&P 500 s’est apprécié de 8,3% malgré la baisse de 3,3% au deuxième trimestre. L’indice Nasdaq a mieux fait avec une hausse de 12,7%.
En passant, il ne s’agit pas de rendement annuel, mais tout simplement du parcours réalisé par ces indices depuis le premier janvier. C’est d’ailleurs une erreur de les annualiser: la Bourse donne et la Bourse reprend, assez facilement et assez rapidement.
Si votre portefeuille est composé à moitié de titres US et canadiens, vous devriez prendre 50% du rendement américain et 50% du rendement canadien pour obtenir votre indice de référence avec lequel vous comparer. Au premier semestre, cet indice de référence aurait affiché une progression de 4,8% (3%/2 + 8%/2).
L'impact d'Apple
Si votre performance est très loin de celle de votre indice de référence, vous devriez vous poser des questions, sans paniquer pour autant. Il ne s’agit que de six mois, après tout. La première question à vous demander, c’est d’où vient spécifiquement cette sous-performance. Y a-t-il par exemple un secteur de la Bourse qui a très bien performé dans lequel vous n’aviez aucun titre? Y a-t-il, à l’inverse un secteur qui a très mal fait et dans lequel on retrouve plusieurs de vos titres?
Un exemple spécifique concerne Apple. Le titre s’est apprécié de 44% durant le premier semestre, ce qui signifie que l’investisseur qui avait une bonne participation a été avantagé. Si c’est le seul titre expliquant sa surperformance, il a peut-être seulement été chanceux.
L’idée de base est précisément de tenter d’isoler les sources de sous-performance et de surperformance.
Par ailleurs, il est important de toujours évaluer votre performance en fonction de votre situation personnelle et de votre politique de placement. Si vous avez des objectifs de rendement de 10% par année et que pour le septième trimestre consécutif, vous êtes dans le rouge, vous avez un problème. La constitution de votre portefeuile est déficiente ou votre objectif est trop élevé ou un mélange des deux. Des changements s’imposent
Aussi, si vous dépassez vos limites dans la pondération de vos actifs par rapport à votre politique de placement, là aussi la révision est l’occasion de corriger cette situation. Par exemple, selon votre politique de placement, vous ne devriez pas avoir plus de 40% de portefeuille en obligations. Or, en raison de la baisse de vos actions canadiennes et de la belle tenue de vos titres obligataires, vous vous retrouvez avec 45% en obligations. C’est le temps de corriger cette situation en vendant des titres obligataires.
Bernard Mooney