BLOGUE. Les actionnaires de Wal-Mart Stores feront beaucoup d’argent avec leur placement si la direction réussit son pari international. En effet, le géant de la vente au détail a déjà plus de magasins à l’extérieur des États-Unis que dans son propre pays. Reste le plus difficile : les rendre aussi rentables!
À la fin de son exercice 2012 (clos le 31 janvier), Walmart avait plus de 4 900 magasins à l’international, dont plus de 2 000 au Mexique, 541 au Royaume-Uni et un peu plus de 500 au Brésil. Elle en a ajouté 1 094 l’an dernier, dont plus de 400 par des acquisitions.
Comme acheter des magasins est le plus souvent moins rentable que de les ouvrir soi-même (si le concept a fait ses preuves), j’étais curieux en consultant le rapport annuel de savoir ce qu’il en était pour la rentabilité de Wal-Mart dans ses activités internationales.
D’abord, la croissance est beaucoup plus élevée, avec des revenus en progression de 15,2% en 2012 à 125,9 milliards de dollars (G$) US, ce qui se compare à la croissance de 1,5% des magasins de Walmart aux États-Unis à 264G$US. Toutefois, les activités internationales ont encore des croûtes à manger sur le plan de la rentabilité.
En 2012, les bénéfices d’exploitation ont grimpé de 10,8%, ce qui est bon, mais inférieur au rythme de croissance des revenus. Ce qui indique une érosion des marges bénéficiaires. Les magasins américains de Wal-Mart ont amélioré leurs marges l’an dernier.
À l’international, les marges d’exploitation ont été de 4,9%, ce qui se compare à 7,7% pour les établissements américains. Si on suppose que la direction est capable d’élever la rentabilité des activités internationales au niveau de celles aux États-Unis, on parle d’une augmentation de 8,7G$US dans ses bénéfices d’exploitation. Ce qui procurerait un coup de pouce de 33% aux bénéfices d’exploitation de la société-mère!
Cela donne une idée du potentiel, seulement à améliorer la rentabilité de sa division internationale.
La direction de Walmart a investi énormément dans ce segment depuis quelques années. Ce qui explique par exemple pourquoi le rendement des actifs de cette division est de seulement 7,6% en 2012 contre plus de 21% pour ses magasins aux États-Unis.
Il est évident que ce genre de comparaison a ses faiblesses. Dans bien des marchés aux États-Unis, les magasins de Walmart sont matures, générant beaucoup d’argent par rapport au capital investi. On ne peut demander une rentabilité semblable pour des magasins récemment acquis.
Toutefois, le défi des dirigeants est certes de continuer leur poussée internationale, mais tout en se concentrant sur l’amélioration constante de la rentabilité de ses établissements. Il y a là une grande partie du potentiel du titre à long terme.
Bernard Mooney