BLOGUE. Malgré sa taille gargantuesque, Apple peut encore continuer de grossir, si on se fie à l’expérience passée.
Kulbinder Garcha, analyste pour Credit Suisse, a étudié de nombreux cas de titres ayant atteint des pondérations importantes dans l’indice S&P 500. Selon lui, Apple pourrait continuer de croître et représenter plus de 6% de l’indice phare de la Bourse américaine.
La valeur boursière du géant techno de Cupertino dépasse 475 milliards de dollars (G$) US, ce qui confère à Apple une pondération de 3,9% dans l’indice S&P 500. Par le passé, une telle importance n’a pas été une barrière à la performance.
Plusieurs titres ont ainsi crû pour atteindre des pondérations supérieures à 3% tout en continuant de surperformer l’indice. Et cela comprend des titres comme ExxonMobil et Wal-Mart, qui n’ont aucun rapport avec la technologie.
«Nous considérons que 5% du S&P 500 représente une barrière plus réaliste pouvant limiter la croisance d’Apple», écrit l’analyste. Il a observé qu’une seule entreprise depuis 1990 a dépassé de façon significative ce niveau. Même là, l’analyste précise que IBM a réussi à maintenir une pondération de 6% de l’indice pendant les années 1980.
Ce qui signifie que Apple pourrait atteindre les 650$ US l’actions, une appréciation d’environ 30% par rapport au niveau récent. À ce prix, le titre représenterait environ 5% du S&P 500.
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Ce qui différencie Apple
En lisant l’étude de l’analyste, on réalise qu’il y a une grande différence entre le cas d’Apple et celui de la plupart des autres anciens mastodontes du S&P 500. En effet, les autres titres ont atteint des pondérations massives en partie en raison de leur évaluation.
Ainsi, Cisco Systems en janvier 2000 a représenté plus de 3% de l’indice, tandis que le titre se vendait à 100 fois les bénéfices; Microsoft en 1998 se transigeait à 54 fois les profits; Intel en février 2000 était à près de 37 fois les bénéfices; Wal-Mart en 2002 à près de 28 fois les bénéfices.
C’est loin d’être le cas d’Apple. «Le titre se vend à 10 fois ses profits, sur la base des prévisions de cette année alors que l’évaluation médiane des titres ayant atteint 3% du S&P était de 24,1 fois.»
Si les titres géants ont sous-performé par la suite, c’est en grande partie en raison de leur évaluation élevée. Apple ne court pas ce risque, du moins pas encore.
La conclusion: la taille en Bourse d’Apple n’est pas en soi un facteur jouant contre la société.
Kulbinder Garcha recommande le titre avec un cours cible de 600$ US. Il prévoit des bénéfices par actions de 46,40$ US en 2011-12 et 51,91$ US l’exercice suivant. Cela se compare à 27,66$ US l’an dernier.
Bernard Mooney