BLOGUE. Sur le site de Johnson & Johnson, on peut lire : « Johnson & Johnson is an extraordinary company »…
Désolé, mais cette affirmation me gênerait si j’étais dirigeant du géant pharmaceutique et des produits de consommation.
Certes, la société était reconnue par de nombreuses personnes, investisseurs et citoyens, comme une société exceptionnelle. Mais Johnson & Johnson n’est plus la société qu’elle était.
Le titre n’a rien fait en 10 ans, c’est déjà un problème de taille pour un investisseur. Il y a plus. Du côté de son exploitation, la société a échappé la balle à plus d’une reprise.
Les nombreux rappels depuis quelques années, souvent gérés maladroitement, ont terni sa réputation auprès de bien de ses clients (et donné un coup de pouce à des compétiteurs). Et ça, c’est très coûteux à long terme. Elle a eu également des problèmes dans ses usines.
Ce n’est pas pour rien que Johnson & Johnson est la cible de plus en plus de critiques. Dans sa plus récente édition, l’hebdomadaire Barron's cite Joe Rosenberg, grand gestionnaire avec plus de 50 ans d’expérience sur Wall Street, qui donne un conseil à la direction de Johnson & Johnson.
Il lui recommande de laisser tomber sa cote de crédit AAA en s’endettant pour racheter massivement de ses actions.
« Avec le titre si déprimé et les taux d’intérêt si bas, il n’y a pas de raison de conserver cette cote de crédit. » Lever 10 milliards de dettes, la moitié en obligations de cinq ans et l’autre en 10 ans, coûterait environ 2% et peut-être moins, selon M. Rosenberg. C’est inférieur au rendement en dividende du titre d’environ 3,7%.
Johnson & Johnson pourrait utiliser ce 10G$US avec son encaisse de 14G$US pour racheter agressivement de ses actions. Il est certain que racheter environ 10% de ses actions pourrait aider le titre. Mais il faut également que la société retrouve le sentier de l’excellence dans toutes ses activités et dans son exécution.
En somme, cette proposition de M. Rosenberg fait du sens, surtout du côté financier. Par contre, je ne crois pas qu’elle règlerait tous les problèmes de la société.
Il y a un certain espoir dans l’arrivée d’un nouveau président. William Weldon a pris sa retraite plus tôt cette année, laissant la place à Alex Gorsky. Ce dernier est seulement le 7e dirigeant de l’histoire de Johnson & Johnson, fondée en 1886. Il a toutefois tout un défi à relever.
Bernard Mooney