La semaine dernière, j’ai écrit un texte pour expliquer pourquoi je n’investissais pas dans le grand secteur des ressources naturelles. Or, plusieurs lecteurs ont réagi pour toutes les sortes de raison.
Certains par exemple m’ont mentionné que je ne faisais pas la distinction entre différentes matières premières, comme l’or et les métaux industriels. On m’a accusé de manipuler les données et aussi d’avoir un «agenda» caché.
Sur ce dernier point, mon seul agenda en tant que chroniqueur/blogueur est de chercher au meilleur de mes connaissances à aider les investisseurs. Je ne crois pas qu’il soit important de différencier entre les différentes matières premières (l’or peut être vu comme un cas spécial étant donné l’importance que certains lui portent, mais c’est tellement discutable…).
D’autres m’ont mentionné, avec une certaine justesse, que je tombais dans la généralisation excessive, car il est possible de faire de l’argent dans ce secteur, si on y investit intelligemment comme n’importe quel autre secteur d’ailleurs.
C’est un bon point et je veux profiter de ce blogue pour laisser la parole à un lecteur qui a partagé avec moi son expérience dans le secteur des ressources. Je crois que vous trouverez son propos intéressant.
Voici ses arguments:
«Je vais essayer de vous montrer qu’il peut être extrêmement payant d’investir dans ce secteur (les ressources) pour qui le fait pour la bonne raison et intelligemment. Vous connaissez surement Suncor. Je vous en avait fait état en juillet 2011. En 1997, vous mentionnez que l’indice des matières premières était de 127. À la même période le titre de Suncor valait 2,60 $US. Vous dites que l’indice 17 ans plus tard est encore à peu près au même niveau soit à 122. Le titre de Suncor est quant à lui à 36$US. Pendant que l’indice des matières premières a procuré en rendement nul sur 17 ans, celui de Suncor a été multiplié par 14 fois soit un rendement annuel composé de près de 20% dividende inclus.
La raison du succès de Suncor est la croissance de la production qui a été multipliée par 12 au cours de cette période. Il est maintenant évident que compte tenu de la dimension de Suncor un tel rendement ne sera plus possible. Que le prix de la matière stagne est peu important. L’important est que la production croisse et le coût de production baisse grâce entre autres à la technologie et l’innovation.
L’exemple réel de Suncor n’est pas l’exception à la règle bien au contraire. Je pourrais vous en citer bien d’autres. Tout récemment, j’en suis à reproduire le même stratagème avec une autre petite firme pétrolière.
Il faudrait mieux informer vos lecteurs à ce propos. Il existe une multitude d’autres secteurs qui voient les prix de ses produits baisser sans pour cela empêcher certains titres du secteur en question de très bien performer. Ce que vous dites dans votre blogue n’est pas faux mais tout de même incomplet, faussant ainsi la réalité.
En ce qui me concerne, avec mon approche, je ne ressens absolument pas les vents de face dont le secteur des ressources est victime selon vos propos. L’indice des matières premières est très loin de mes préoccupations quand vient le temps d’investir dans ce secteur. L’investissement intelligent réussit dans tous les domaines.»
Merci à ce lecteur et à tous les autres pour leur feedback, toujours apprécié.
Bernard Mooney