Un analyste, que je ne nommerai pas, a commencé à suivre la société québécoise Technologies D-Box. Sa recommandation : achat spéculatif avec un cours cible de 1 $. C¹est trois fois le cours actuel!
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D-BOX est un concepteur et un fabricant de systèmes de génération de mouvement à la fine pointe de la technologie, destinés principalement à l'industrie du divertissement. Elle a entre autres des ententes avec des géants du cinéma comme 20th Century Fox, Universal Studios et Disney.
J¹avoue avoir peu de connaissance concernant ses produits. Je ne veux donc pas commenter la société en tant que tel.
Je veux surtout parler du travail de l¹analyste. Pour arriver à son évaluation et à son cours cible, il fait une feuille de calcul avec des prévisions allant jusqu¹à 2018.
Il estime les fonds générés par D-Box pendant toute cette période, soustrait les dépenses en immobilisation et fonds de roulement pour arriver aux fonds autogénérés libres («free cash flow»). Et il arrive finalement à la valeur actualisée de ce flux et à la valeur de l¹entreprise.
S¹il fait cet exercice, c¹est parce que c¹est ce qu¹on lui a appris à l¹école des finances. Sauf qu¹il a oublié un tout petit détail : pour que ce travail ait un iota de sens, il faut être capable d¹évaluer avec une assez grande précision la rentabilité de la société dans le temps.
C¹est faisable (avec prudence et conservatisme) pour une société comme Procter & Gamble, mais pour une toute petite entreprise comme D-Box (valeur boursière de 34 M$, des revenus de 1,2M$ au plus récent trimestre, etc.), c¹est une grosse farce.
L¹analyste écrit lui-même qu¹elle ne sera pas rentable avant 2012.
Il a toutefois la décence de mentionner la nature très spéculative de ce placement.
À mon avis, ce genre de titres appartient effectivement au domaine de la spéculation, tant que la société n¹a pas démontré sa capacité à faire de l¹argent (pour qu¹entre autres on puisse évaluer son modèle d¹affaires).
Qu¹en pensez-vous?
Bernard Mooney