Blogue. Plusieurs s’inquiètent en se demandant d’où proviendra la croissance économique.
C’est pourquoi dans ma chronique du journal de cette semaine, je décris les perspectives des grandes économies, en particulier celles des États-Unis. Et je suis assez optimiste.
Dans ma chronique, vous remarquerez que je n’ai pas parlé de dettes. C’est que cela n’a pas de rapport direct.
Comme c’est le cas chez une entreprise, le fait d’avoir une dette énorme augmente les coûts de financement et enlève beaucoup de flexibilité financière. Toutefois, si le pays peut continuer à se financer et que les taux d’intérêt restent déprimés, la dette n’est pas un problème.
On utilise souvent l’endettement comme un inquiétant épouvantail. Il faut toujours regarder l’ensemble de la situation, pas seulement une donnée isolée. Par exemple, si je vous dis que la société ABC a une dette d’un milliard de dollars (G$), pouvez-vous conclure qu’elle est sur le bord de la faillite? Pas vraiment car vous n’avez pas assez d’information.
Les Etats-Unis ont une dette d’environ 12 000 milliards de dollars (GS) US. Avez-vous des sueurs froides? Il me semble qu’il serait pertinent de préciser que de l’autre côté du bilan, les foyers américains ont, aux dernières nouvelles, plus de 7 500 G$ US en encaisse (résultat d’un taux d’épargne qui a atteint les 6%). D’un coup, plus de la moitié de l’endettement monstre américain pourrait disparaître si cet argent servait à rembourser la dette.
En passant, avoir autant d’encaisse alors que les taux d’intérêt sont à pratiquement zéro est irrationnel et traduit bien le climat d’inquiétude chez les Américains. C’est ce qui explique d’ailleurs la tiédeur de la reprise jusqu’à maintenant. Les consommateurs ont peur et sont donc plus prudents que jamais.
Bernard Mooney