Blogue. Steve Jobs, le président d’Apple, a lancé des flèches empoisonnées à ses compétiteurs. Il pourrait regretter ses paroles.
D’abord, le trimestre d’Apple est vraiment exceptionnel. Des revenus en hausse de 67% à plus de 20 milliards de dollars (G$) US, le premier trimestre de 20 G$ US, des profits qui explosent de 70% et 14 millions d’iPhone vendus en trois mois.
Il y a de quoi se pavaner, pas de doute.
Dans ce contexte, on peut comprendre M. Jobs lorsqu’il attaque Google pour son approche vers la téléphonie intelligente et qu’il se moque de Research in Motion. « Nous venons de les dépasser (RIM a vendu 12 millions de téléphones à son plus récent trimestre) et ils ne sont pas prêts de nous rejoindre », a-t-il lancé lors de l’appel conférence d’hier soir.
Concernant RIM, il a raison, du moins à court terme. Mais ce n’est pas une raison pour le dire si ouvertement, pratiquement avec dédain.
Concernant Google qui clame les vertus de son approche de système d’exploitation ouvert (Android), c’est moins clair car il est difficile de reprocher quoique ce soit à l’approche fermée d’Apple qui lui réussit si bien dans la téléphonie (du moins jusqu’à maintenant).
Mais encore là, un président aussi visible que Steve Jobs a un devoir de réserve. Ce n’est pas un devoir dans le sens de la rectitude politique. C’est plutôt une attitude prudente pour ne pas attiser davantage les feux de la concurrence.
Apple semble voguer seul sur une vague haussière à l’apparence illimitée. Mais ce n’est qu’une apparence. Le passé récent n’est pas garant du futur, surtout à très long terme.
Dans ce sens, Steve Jobs pourrait bien regretter son arrogance.
Bernard Mooney