Les médias demandent en masse quelles devraient être les attentes de la conférence de Montréal sur Haïti. Noble souci, bien évidemment : Comment arriver à bon port si on ignore où l’on va?
Il est prévisible que les secours et l’organisation de l’aide humanitaire seront à l’ordre du jour; la reconstruction sera également un des sujets évoqués.
Mais, parmi tout le tumulte des personnes ou groupes qui voudront se faire entendre, il ne faudrait pas tomber dans le piège tentant du grand frère qui décide toujours pour le petit; il ne faudrait pas, par notre volonté d’aider, perpétuer l’infantilisation du peuple haïtien.
Dans toute forme de secours, il faut toujours faire la distinction entre « aider » et « décider à la place de quelqu’un ».
L’histoire d’Haïti est celle d’un peuple qui a tenté de se prendre en main dès le début des années 1800, sans pour autant y réussir tout à fait. C’est pourquoi, afin d’aider réellement les Haïtiens, il faut absolument éviter de remplacer la dictature de Papa Doc par celle, mieux présentable, de l’aide humanitaire.
La situation actuelle représente une formidable opportunité pour le peuple haïtien de contribuer à sa propre histoire, à bâtir ou à rebâtir son pays. Même si toute l’aide du monde leur est offerte, il faudrait absolument ne pas oublier d’inclure le peuple haïtien dans la solution de son problème.
L’éthique exige, avant tout, l’inclusion des parties concernées.
Institut québécois d’éthique appliquée
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