La Caisse de dépôt et placement du Québec fait partie de nos fleurons québécois. Cette institution créée en 1965 par l’ancien premier ministre libéral Jean Lesage fait rayonner le Québec partout dans le monde. Sa mission est de rechercher le rendement optimal du capital pour ses 25 déposants tout en contribuant au développement économique du Québec.
La Caisse est aussi un investisseur responsable qui bénéficie de la plus haute cote de crédit octroyée par les agences de notation: le fameux AAA.
L’actif net de la Caisse était de 165,7 milliards $ au 30 juin 2012. Depuis l’arrivée de Michael Sabia, il y a trois ans, les résultats de placement nets ont augmenté de 41,1 milliards $. La Caisse a également un rendement annualisé de 10,5 % sur 3 ans. Ces données placent la Caisse dans le premier quartile des grandes caisses de retraite au Canada.
L’actif total a augmenté de 13 % au Québec en 2011, soit de 4,7 milliards $, pour atteindre 41,2 milliards $.
Les investissements au Québec s’élèvent donc à 22 % des placements totaux. La Caisse investit plus au Québec (0,34 % du PIB mondial) que dans le marché américain qui est le plus grand au monde.
Le succès de la Caisse au Québec s’explique par des chiffres, mais se comprend par le cœur. La Caisse investit au Québec parce qu’elle connaît le Québec.
Examinons, à cet effet, quelques données pertinentes :
• En 2011, plus de 100 nouveaux investissements et engagements de la Caisse totalisant 2,1 milliards $ ont entraîné la réalisation de projets d’investissements totalisant 5 milliards $ au Québec.
• La Caisse a investi dans 70 nouveaux placements privés en 2011 pour un total de 650 millions $ (Groupe Cascades, J.A. Bombardier, Québecor Media, SSQ Vie, Corporation Minière Osisko, Noverco (Gaz Metro).
• La Caisse investit sous forme de placements privés dans plus de 450 entreprises québécoises.
• À la fin 2011, la Caisse détenait en portefeuille 44 sociétés québécoises cotées en bourse (Bombardier, Dollarama, Groupe SNC-Lavalin, Industrielle-Alliance, RONA, Saputo, Power Corporation du Canada, Les vêtements de sport Gildan).
• D’autres exemples : entre le 1er janvier 2012 et le 30 juin 2012, la Caisse a aussi investi 1 milliard $ dans CGI, 100 millions $ dans la Banque Laurentienne, 20 millions $ dans la SSQ et 98,5 millions $ dans Genivar.
• L’actif du portefeuille Actions canadiennes dans les entreprises québécoises a augmenté de 600 millions $ en 2011 et de 1,2 milliard $ depuis 2009.
• La pondération des titres québécois dans le portefeuille d’actions canadiennes de la Caisse atteint 21 % comparativement à 11 % pour l’indice S&P/TSX.
• La Caisse a aussi récemment quadruplé les sommes consacrées aux petites entreprises québécoises cotées en bourse, les augmentant de 150 millions $ pour atteindre 200 millions $. Le plafond de capitalisation libre des titres détenus dans ce portefeuille passera quant à lui de 250 millions $ à 400 millions $.
• La Caisse est aussi très active dans le marché des titres obligataires des entreprises du secteur privé avec un actif de 7 milliards $, une augmentation de 200 millions $ en 2011 (Garda, CHUM, les Parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré,etc.).
• Près de 230 millions $ ont été investis depuis 2009 dans le cadre du partenariat conclu avec Desjardins. Cette entente prévoit une enveloppe de 600 millions $ sur 3 ans.
• La Caisse est un des plus importants investisseurs dans l’immobilier au Québec (Place Ville-Marie, Centre Eaton de Montréal, 1000 De la Gauchetière Ouest, Laurier Québec, Château Frontenac, Fairmont Le Reine Élizabeth, Place Ste-Foy, Centre de commerce mondial de Montréal, etc.).
• Une trentaine de nouveaux placements immobiliers ont été autorisés en 2011 pour un montant de près de 800 millions $.
• À la fin 2011, la Caisse possédait près de 65 immeubles et finançait plus de 400 propriétés immobilières commerciales au Québec.
• La Caisse est l’un des principaux investisseurs au Québec dans l’immobilier avec un actif total de 7,6 milliards $.
• La Caisse et son groupe immobilier dépensent annuellement près de 550 millions $ au Québec.
La Caisse a une forte présence au Québec. Elle y a investi 1,6 milliard $ du 1er janvier 2012 au 30 juin 2012, soit pratiquement le même montant que durant toute l’année 2009.
Elle contribue à fortifier la croissance des entreprises et de l’économie. Le président de la Caisse y croit fermement : « L’investissement dans les entreprises québécoises est une de nos priorités et la Caisse ne choisira pas entre le rendement et le développement économique du Québec, elle fera les deux ».
Ces données devraient satisfaire mes collègues Nicolas Marceau, porte-parole officiel du Parti Québécois en matière de finances, ainsi que François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec, qui indiquent que les investissements de la Caisse au Québec sont largement insuffisants.
Ce sont ces mêmes personnes qui veulent se mettre les deux mains dans la Caisse par leurs propositions électorales créant des fonds spécifiques de 10 et de 5 milliards $ pour investir encore plus au Québec.
La Caisse gère l'argent des retraités du Québec, présents et à venir. On ne peut, pour des considérations politiques, jouer avec cet argent. La politique et les investissements, c’est incompatible. Point final.
Une telle ingérence n’est pas viable et va affecter la cote de crédit comme le spécifiait Standard & Poors le 7 novembre 2011, au moment de confirmer la cote de crédit AAA de la Caisse:
« Des développements tels qu’un nouvel épisode d’instabilité au niveau du management senior, une performance d’investissement décevante ou encore des pressions politiques visant à diminuer l’indépendance de l’organisme pourraient résulter en l’attribution d’une perspective négative. »
M. Jean-Paul Gagné, du Journal Les Affaires a également indiqué à propos de la Caisse :
« …il ne faut pas la prendre pour une société de capital de risque. La Caisse est plutôt une fiducie qui gère des fonds de retraite (RRQ, RREGOP, etc.) et des régimes publics d'assurance (CSST, SAAQ, etc.). Ces fonds ne lui appartiennent pas, pas plus qu'ils n'appartiennent à l'État. Ils sont la propriété des clients de la Caisse, qui établissent des politiques de placement que la Caisse doit respecter. »
Journal Les Affaires, le 18 août 2012, p.8
Voilà qui est très instructif. La Caisse aura toujours de l’argent pour les bons projets au Québec. Elle assure une présence structurante à l’abri de toute ingérence politique. Pourquoi vouloir intervenir comme certains le proposent actuellement et donner la « marche à suivre » à la Caisse ? Notre choix a été clair. Nous avons choisi l’indépendance.
C’est pour cette raison que nous avons confié à Investissement Québec la gestion du « Fonds Ambition Québec », un fonds de capital de risque doté d’une capitalisation de 1 milliard $, consacré au financement d’acquisitions stratégiques par nos entreprises qui poursuivent un plan de croissance à l’étranger. Investissement Québec est à la fois une institution financière et une agence de développement économique. Nous avons choisi le bon véhicule pour faire les bonnes choses.
Nous croyons en nos institutions. Nous avons la chance d’avoir la Caisse qui est une institution de classe mondiale qui peut compter sur des employés hautement compétents pour accomplir sa mission de faire fructifier le bas de laine des Québécois. Laissons-la faire son travail.
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Lesaffaires.com offre une tribune à chaque parti politique pour faire connaître leur vision économique. Avocat de formation, MBA et docteur en administration (Harvard), Raymond Bachant est candidat dans Outremont pour le Parti libéral du Québec. Parallèlement à son engagement communautaire, il a occupé de nombreuses fonctions de direction dans le secteur privé, notamment chez Métro-Richelieu, Culinar, et comme PDG du Fonds de solidarité FTQ et de Secor Conseil.
Élu député d’Outremont en 2005, il a dirigé les ministères du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation et du Tourisme. Il est ministre des Finances, du Revenu et responsable de la région de Montréal.