BLOGUE. Pour les propriétaires d’immeubles locatifs, expression beaucoup plus juste que «immeubles à revenus», la période des Fêtes qui débute avec le retour d’Opération nez rouge, représente également pour les plus consciencieux, la période de préparation des avis de renouvellement et si possible, d’augmentation de loyer.
Expédiés idéalement une fois le jour de l’an passé, question de ne pas perdre de temps et de savoir le plus tôt possible à quoi s’en tenir, ces avis reconduisent les baux, avec ou sans modification et également avec ou sans augmentation et amorcent une période intense de négociation avec les locataires qui en profitent pour rappeler leurs demandes et doléances.
C’est également le coup d’envoi de la période de location.
Chaque année l’histoire se répète avec sensiblement les mêmes arguments de part et d’autre. Les propriétaires soulignent, avec raison, les augmentations subies, souvent hors de leur contrôle, au cours de l’année, de leurs dépenses d’exploitation, dont les taxes municipales qui ne cessent de grimper.
Au même titre que les commerçants, les propriétaires d’immeubles locatifs sont bien malgré eux, des percepteurs d’impôts fonciers auprès de leur clientèle locative, ce que ne semble pas vouloir admettre si facilement les différentes associations de locataires.
Ces dernières de leur côté, représentent une clientèle nombreuse (environ 40% de la population au Québec) qui voit également leur pouvoir d’achat diminuer au fil du temps. L’augmentation moyenne de l’endettement des ménages contribue aussi à réduire la marge de manœuvre financière dont dispose les locataires afin de faire face au paiement de leur loyer.
Deux groupes. Deux positions. Deux obligations et une forte interdépendance. D’une part, pour les propriétaires, particulièrement ceux entrés sur le marché plus récemment et qui ont payé leur immeuble à prix fort, la situation financière peut parfois être précaire. Une hypothèque gonflée (parfois deux) à rembourser et ce, peu importe la situation de l’immeuble ou de ses locataires. Et que dire de ces proprios qui pour réussir à acheter ou simplement pour maintenir leur immeuble à flot, cumulent solde de prix de vente, emprunt personnel et mêmes avances de fonds sur cartes de crédit…
D’autre part, pour les locataires, il ne s’agit pas seulement d’absorber une éventuelle augmentation de loyer mais bien entendu de combler un réel besoin essentiel qui, sans entente, peut résulter en un déménagement. À qui cela peut-il bien faire envie?
Dans la catégorie des gens à l’aise financièrement, nous retrouverons toujours des propriétaires avares et des locataires chiches. Laissons-les se tirer la couette!
Cependant, pour les propriétaires qui n’habitent pas leur immeuble et qui sans une augmentation substantielle de leur revenus locatifs éprouveront des difficultés à boucler leur budget et bien… vendez!
Martin Provencher, auteur-conférencier et développeur immobilier