BLOGUE. Après un peu plus d'un an d'existence, le studio de jeux vidéo québécois Sava Transmédia a touché mardi son premier dollar de revenu, après la mise en ligne discrète de son premier jeu, Rubber Tacos.
Ce jeu basé sur la physique, une sorte de Angry Birds assaisonné façon mexicaine, avec quelques pincées de Cut The Rope et de machines à boules, a fait son apparition sur Facebook mardi. Il ne s'agit pas encore d'un lancement « officiel », mais plutôt de ce que l'on appelle dans le jargon un « soft launch ».
« C'est un peu comme un restaurant, quand on fait une soirée avec la famille et les amis pour tester », résume le PDG de Sava, Alain Tascan.
Outre M. Tascan, on compte les Montréalais François de Gaspé Beaubien, Leonard Schlemm, Sheldon Elman et Stuart Elman parmi les actionnaires de Sava. Une firme de capital de risque de Vancouver, Vanedge Capital, est aussi impliquée.
Rubber Tacos est le premier jeu à être publié sur le site du populaire éditeur Zynga sans avoir été conçu par Zynga lui-même. L'entente prévoit une offensive marketing de Zynga, qui sera lancée plus tard. Pour l'instant, Sava se sert des premiers joueurs pour raffiner son jeu, auquel on peut jouer gratuitement.
« Il y a trois ou quatre versions différentes en ligne présentement », explique M. Tascan.
Rubber Tacos est disponible selon la formule maintenant très populaire du « free to play » (FTP). On peut y faire ses premières armes gratuitement, mais on vous y incite de diverses façons à verser quelques dollars.
« Nous sommes religieux par rapport au FTP, on pense que c'est la seule façon de réussir », affirme M. Tascan.
Sava teste avec Rubber Tacos une nouvelle variante pour un jeu de son genre. Un certain montant « d'énergie » est attribué gratuitement au joueur, ce qui lui permet de jouer gratuitement jusqu'à son épuisement. Cette énergie se régénère avec le temps, de sorte qu'on peut revenir jouer gratuitement après un certain temps. La vitesse de régénération de cette énergie fait partie des paramètres étudiés lors de cette période de prélancement. De même, certains joueurs se voient attribuer trois chances de réussir chaque niveau, d'autres, cinq.
« On surveille ce qui va se monétiser le mieux », résume M. Tascan.
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Plus que l'argent
En tant que première oeuvre visible du studio, inauguré en juillet 2011, Rubber Tacos devient d'office son porte-étendard. À ce titre, il est plus important pour M. Tascan que le jeu soit reconnu pour sa qualité que pour sa rentabilité.
« On veut montrer qu'on est un développeur de premier tiers et que Montréal peut aussi faire d'excellents jeux sociaux. »
J'ai essayé Rubber Tacos à quelques occasions depuis mardi et on peut dire que cet objectif est atteint. Sans être tout à fait au niveau des grands classiques comme Angry Birds ou Cut The Rope, Rubber Tacos dégage une bonne impression de qualité et, surtout, il est divertissant.
La décision de créer Rubber Tacos, dont l'idée germait dans la tête de M. Tascan lui-même, a été prise « en décembre ou janvier ». Des versions mobiles du jeu, pour la plateforme iOS, seront aussi lancées d'ici quelques semaines.
Sava s'active aussi sur un autre projet, un peu plus complexe, qui devrait voir le jour d'ici la fin de l'année. Le studio planche sur ce dernier à peu près depuis son ouverture.