BLOGUE. Nokia et Microsoft peuvent-elles vraiment aspirer à rejoindre Apple, Samsung et Google au faîte du marché des téléphones mobiles? Il y a encore du chemin à faire, puis-je conclure après avoir essayé le modèle phare du duo, le Lumia 800.
Au Canada, le Lumia 800 est offert par Telus. Son grand frère, le Lumia 900, est offert par Rogers. Il y a peu de différences entre les deux, sinon la présence d'une caméra à l'avant et un écran plus grand sur le 900.
Le Lumia 800 est le deuxième appareil Windows Phone que je teste et le premier avec la plus récente version du système, baptisée « Mango ». La première montrait de belles promesses, mais était minée par l'absence de certaines fonctions de base, comme le copier-coller. La version « Mango » est plus crédible.
Commençons par l'appareil lui-même. Avant même de l'allumer, sa prise en mains est satisfaisante. Son revêtement extérieur est fait d'un matériau un peu étrange, une sorte de plastique qui semble caoutchouté, agréable au toucher. Son écran est protégé par une feuille de verre convexe qui, encore une fois, améliore la sensation par rapport à un écran plat.
L'écran lui-même est particulier, avec ses points forts et ses points faibles. Notons d'abord que sa résolution n'est pas aussi élevée que celle de l'iPhone ou de certains modèles concurrents, mais qu'elle est satisfaisante. Malgré tout, les lettres ne semblent pas toujours aussi nettes qu'elles le devraient, à cause de la technique d'affichage employée, qui donne par ailleurs un air verdâtre au blanc.
Dommage, parce que le système Windows Phone a beaucoup de style, notamment dans ses polices de caractères. Déjà beau, il serait splendide si ces caractères étaient aussi francs que sur l'iPhone.
Si les blancs sont un peu verts, les noirs, eux, sont complètement noirs. Le contraste de l'écran est très élevé, parce qu'il s'agit d'un écran AMOLED. Peu importe le niveau d'éclairage utilisé, les noirs y sont complètement noirs. Cela semble anodin, mais la différence est perceptible et agréable. D'autant plus qu'elle facilite la consultation de l'écran au soleil.
Bonne caméra
Du côté des boutons, notons un avantage et un inconvénient. Du côté positif, il y a un bouton dédié à la prise de photos, lequel peut n'être enfoncé qu'à moitié pour déclencher la mise au point, puis au complet pour prendre la photo. Côté négatif, le bouton permettant d'allumer ou de barrer l'appareil est ergonomiquement mal placé, au centre du côté droit.
Le modèle 800 ne comporte pas de caméra à l'avant, un point négatif. Par contre, sa caméra à l'arrière, et le logiciel qui l'accompagne sont plutôt performants. Ceux qui s'y connaissent un peu vont apprécier de pouvoir ajuster manuellement certains réglages, dont la sensibilité (ISO), le niveau des blancs, le contraste, la saturation, etc. La gestion automatique du focus m'a toutefois rapidement semblé déficiente en mode vidéo.
Les appareils Lumia accusent aussi un certain retard au niveau de la puissance et de la quantité de mémoire disponible, du moins quand on les compare à ce qui se fait de mieux de ce côté. On ne le ressent pas dans l'utilisation de tous les jours, mais on devine que cela limite pour l'instant les possibilités du côté des jeux, notamment.
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Les limites de Windows Phone
À l'intérieur, il faut vivre avec les hauts et les bas de Windows Phone. Le look très distinctif est assurément un plus. Règle générale, l'interface est efficace, on ne cherche pas trop où aller et tout est facilement lisible.
Comme lors de ma première évaluation, j'éprouve toutefois beaucoup de difficultés avec l'intégration poussée des réseaux sociaux, particulièrement Facebook. On peut accéder à plusieurs fonctions de Facebook sans passer par le Web ou une application spécialisée. Ce faisant, toutefois, le système amalgame nos contacts Facebook et nos contacts téléphoniques. Je présume que ce peut être pratique pour les gens qui n'ont pas à départager leur vie personnelle de leur vie professionnelle dans le monde numérique. Ce n'est clairement pas mon cas.
L'idée de rassembler sur un même écran les statuts Facebook et Twitter de nos contacts n'est pas géniale non plus, du moins pas de la façon dont s'est fait. Ça vire rapidement au bazar.
Pour ce qui est des applications, Nokia et Microsoft souffrent du symptôme de l'écosystème naissant. Le choix n'est pas terrible, surtout quand on exclut ceux offerts directement par Microsoft ou Nokia. À preuve, même l'éditeur du très populaire Angry Birds Space, a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de lancer une version pour Windows Phone, parce que ça ne valait pas la peine. Or Angry Birds est disponible sur à peu près tout ce qui fonctionne avec une pile.
Il faut par contre souligner la présence gratuite de Nokia Drive, un logiciel de navigation par GPS, avec instructions parlées. Qui plus est, sa couverture est mondiale. Il suffit de télécharger (encore une fois gratuitement) la carte du pays ou de la région où l'on se trouve avant de partir et le tour est joué.
C'est un ajout d'une bonne valeur. Sur iPhone, l'application comparable, TomTom doit être achetée. Elle coûte de 50$ à 120$ selon la région, et il faut acheter chaque région séparément.
En bref, le Nokia Lumia 800 ne me semble pas encore dépasser le stade de « prometteur ». L'excellence de son interface et la qualité d'ensemble de son matériel font en sorte qu'on ne s'ennuie pas nécessairement d'un autre appareil, mais le manque d'applications fait en sorte qu'on se sent nécessairement un peu décroché par rapport aux dernières tendances.