La Ville de Québec a pris les devants dans la planification d'écoquartiers, avec les secteurs de la Pointe-aux-Lièvres et de la Pointe-d'Estimauville. Et si Montréal s'y mettait aussi ?
"Partout, les autorités essaient des choses pour bâtir des quartiers où on peut marcher, où il y a du transport en commun. Ici, on n'avance pas assez vite !" dit Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d'études urbaines et touristiques de l'Université du Québec à Montréal.
Pour l'ancienne pdg de l'Agence métropolitaine de transport, la ville ne manque pourtant pas d'occasions de mettre le concept d'écoquartier en oeuvre. "À l'AMT, on avait déterminé que la moitié des stations de métro de Montréal auraient pu faire l'objet d'un réaménagement urbain vert", dit-elle. La proximité des services, l'abondance d'espaces verts rendrait possible l'émergence de quartiers où les citoyens peuvent vivre "en pouvant se passer de l'auto, sans l'exclure totalement", dit-elle.
Plusieurs secteurs se prêteraient à l'expérience, selon Florence Junca-Adenot. Elle cite l'hippodrome Blue Bonnets, qui doit bientôt être démoli pour faire place à un vaste projet résidentiel. "À la station de métro Montmorency, à Laval, on pourrait réaménager l'immense stationnement du cégep Montmorency, dit-elle. Il faut imposer la démarche et inviter les promoteurs à s'y joindre, pas l'inverse."
Pour Stephen Leopold, président du conseil d'Avison Young Québec, Montréal devrait avant tout miser sur l'abondance d'énergie renouvelable au Québec pour devenir la Mecque de la voiture électrique. "Aux États-Unis, près de 49 % de l'électricité vient du charbon, dit-il. Dans un sens, l'auto électrique, c'est une fraude là-bas."
Mais pas au Québec, où les kilowattheures sont à 95 % d'origine renouvelable. Une bonne raison d'innover en établissant rapidement un réseau étendu de bornes de recharge pour véhicules électriques, partout dans la province.