Après 18 ans d'âpres négociations, la Russie grossira en 2012 les rangs de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), gendarme des échanges internationaux. Les entreprises et les investisseurs étrangers auront ainsi un meilleur accès au marché russe.
La Russie devra en effet réduire ses tarifs douaniers et ses barrières non tarifaires, tout en permettant aux étrangers d'investir plus librement dans certains secteurs. L'accès à celui des hydrocarbures - jugé très stratégique par Moscou - est très limité actuellement.
Cette plus grande ouverture signifie que les entreprises canadiennes pourront vendre plus facilement dans ce pays de 142 millions d'habitants, dont le PIB compte pour 2,8% de l'économie mondiale. Le fabricant de produits d'emballage et de papiers tissus, Cascades, fait partie des entreprises qui en profiteront. Il vend déjà en Russie et souhaite y accroître ses revenus, notamment à Moscou.
Selon le ministère du Commerce international du Canada, les entreprises canadiennes exportent des dizaines de milliers de produits en Russie, dont chacun est soumis à un tarif douanier individuel. Tous ces tarifs diminueront à différents rythmes entre 2012 et 2020, mais ne seront pas éliminés. L'OMC n'est pas synonyme de libre-échange.
En 2011, le tarif moyen imposé par la Russie aux entreprises étrangères était de 10%: il réduira jusqu'à 7,8%. En particulier, le tarif moyen sur les produits agricoles glissera de 13,2 à 10,8%, tandis que celui sur les produits manufacturés passera de 9,5 à 7,3%.
En Russie comme dans les autres pays du BRIC, la classe moyenne et les nouveaux riches ont soif de produits et de services étrangers. De 2011 à 2013, le pays privatisera plusieurs sociétés d'État, des entreprises dans lesquelles les étrangers pourront investir.
Malgré son potentiel, la Russie demeure un pays risqué, voire dangereux, disent les analystes. La corruption demeure un «problème constant», selon Exportation et développement Canada, qui a un bureau en Russie.
Brasser des affaires y est difficile. Cet automne, BNP Paribas s'est en partie retirée des services bancaires aux particuliers en Russie. Le mauvais climat d'investissement serait en cause, selon les analystes. Standard & Poor's estime même que le retour annoncé de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie, en 2012, pourrait nuire à l'économie.
LES SECTEURS CLÉS POUR LES ENTREPRISES CANADIENNES EN RUSSIE
Technologies de l'information et des télécommunications
Équipement et services pétroliers et gaziers
Équipement et services miniers
Produits agricoles et agroalimentaires
Matériel agricole et équipement forestier
Transports
Source : Exportation et développement Canada