La Caisse de dépôt et placement du Québec vient de publier des résultats désastreux. Des têtes pourraient rouler et de sévères compressions des dépenses sont à prévoir. Mais au-delà du traitement des symptômes, il faudra administrer un remède radical, car la Caisse est gravement malade.
L'institution souffre notamment d'obésité institutionnelle, d'une déficience de la gestion du risque, d'opacité profonde et d'insuffisance chronique de sa gouvernance.
En somme, la Caisse est affligée des mêmes maux qu'à l'arrivée d'Henri-Paul Rousseau, en 2002.
Le banquier s'était pourtant attelé avec diligence à réformer le bas de laine - aujourd'hui troué - des Québécois. Le processus avait culminé avec l'adoption, en 2004, d'une nouvelle loi sur la Caisse. Avec le recul, force est de reconnaître que la réforme Rousseau a échoué.
Pour éviter qu'une nouvelle crise ne survienne dans cinq ans, un véritable débat s'impose. Les médias ont évoqué la possibilité que le gouvernement, qui sent la pression populaire, tienne une commission parlementaire spéciale.
Des experts d'ici et de l'étranger avancent des solutions : la scission de l'organisme, une gouvernance améliorée du conseil d'administration et davantage de transparence.
andre.dubuc@transcontinental.ca, hugo.joncas@transcontinental.ca, francois.normand@transcontinental.ca