Quand Véronique Cloutier recommande un vernis à ongles ou une ombre à paupières, les cosméticiennes s'arrachent les cheveux à gérer les listes d'attente pour l'acheter. «Il ne faut pas que je pense à ça, parce que sinon je vais me perdre, me dénaturer !»
Véro a beau faire vendre, elle «n'a pas du tout l'intention de devenir une femme sandwich». À la radio, dans les médias sociaux ou en entrevue, elle veut continuer de recommander les produits qu'elle aime, «juste pour le fun». Elle avoue cependant s'être sérieusement posé la question quant à ce qu'elle pouvait et ne pouvait pas dire. «Et ma réponse a été que si ça reste sincère et senti, je ne pourrai pas me tromper.»
Cette authenticité transparaît, juge Justin Kingsley. «Ce que j'aime, c'est que ça me semble être la vraie Véro.» À l'ère des médias sociaux et des communications instantanées, le contraire ne pardonne pas. «Les gens sont prêts à accepter qu'on fasse des choses pour de l'argent, que ce soit notre gagne-pain, pourvu qu'il y ait une logique», dit M. Kingsley.