Persuadée que l'innovation est la voie d'avenir, la direction de Roland Boulanger & Cie n'a pas hésité à intégrer de nouveaux procédés et de nouvelles méthodes pour accroître sa productivité.
L'entreprise familiale, située dans la région des Bois-Francs, fabrique des moulures et des éléments en bois comme des pièces d'armoires de cuisine, des cadres de porte et des moulures de cercueil.
" Chez nous, l'innovation est un processus continu, mais cela ne se traduit pas toujours par de gros coups d'éclat ", fait valoir Judith Boulanger, directrice du marketing et de la logistique de l'entreprise.
La PME n'a pas hésité à demander à son fournisseur de chariots élévateurs de redessiner un de ses modèles afin de l'adapter à ses besoins.
" Les employés qui préparent les commandes doivent aller chercher les modèles de moulures dans l'entrepôt à des hauteurs qui peuvent atteindre 10 pieds, explique la jeune femme. Normalement, les conducteurs de chariots restent au sol, et ce sont seulement les fourches qui montent. On voulait avoir un chariot avec lequel l'opérateur pouvait grimper dans les airs pour mieux voir. Cela nous a permis d'être beaucoup plus productifs, tout en réduisant l'effort des travailleurs ", affirme Mme Boulanger.
Machines à contrôle numérique
Les équipements qui découpent les moulures ont une durée de vie qui peut facilement atteindre près de quatre décennies. Cela n'a pas empêché l'entreprise de Warwick d'investir massivement afin d'intégrer les plus récentes technologies. Pour ce faire, elle a installé des machines à contrôle numérique, qui raccourcissent de manière significative les délais de mise en marche des équipements.
" Dans notre domaine, on emploie beaucoup de modèles différents, selon les besoins des clients. Dans un même quart de travail, un employé peut changer quatre ou cinq fois de modèle de moulure à fabriquer ", explique Mme Boulanger. Cette procédure, qui pouvait prendre jusqu'à une heure trente sur une machine ordinaire, s'exécute maintenant en moins de trente minutes.
Toujours dans le but d'augmenter sa productivité, l'entreprise a aussi fait l'achat d'un scanner qui arrive à détecter les imperfections à la surface des morceaux de bois. " La machine cible l'imperfection et découpe sans causer de pertes. Avant, tout cela se faisait à la main, par des employés d'expérience ", dit-elle. En plus de gagner du temps, on diminue le risque d'erreurs.
Efficacité énergétique
Un autre virage important : celui de l'efficacité énergétique. Au moment où les prix des dérivés du pétrole continuent d'augmenter et menacent les marges de profit de plusieurs entreprises, Roland Boulanger & Cie a trouvé une solution pour devenir autosuffisant sur le plan énergétique, tout en s'affranchissant du mazout.
Pour ses activités manufacturières, la société utilise d'immenses séchoirs à bois qui fonctionnaient jadis au mazout. " Un de nos principaux résidus est constitué des excédents de bois qui résultent de la fabrication des moulures. On a décidé de les broyer pour faire de la biomasse et chauffer nos équipements ", explique Mme Boulanger.
L'entreprise de 400 employés a réorganisé sa production pour intégrer cette façon de faire novatrice. De plus, elle a investi dans de l'équipement afin de réduire la taille des résidus de bois et d'être en mesure de les brûler.
RÉUTILISATION ET RECYCLAGE DE 80 % DE SES RÉSIDUS
Au départ, ce n'est toutefois pas l'espoir de réaliser des économies qui a poussé la société à aller dans cette direction, mais bien une vision de développement durable. Roland Boulanger & Cie a d'ailleurs obtenu une attestation de Recyc-Québec certifiant qu'elle ne génère pas plus de 20 % de déchets. " Nous réutilisons et recyclons 80 % de nos résidus ", assure Judith Boulanger, directrice du marketing et de la logistique.
La PME de Warwick récupère les plastiques et les déchets organiques, dont les restes alimentaires de la cafétéria. Pour ses livraisons, elle s'est équipée de camions moins polluants afin de réduire son empreinte écologique. " Cela nous a coûté de 10 000 à 15 000 $ plus cher, mais on y tenait ", dit-elle. Cette décision s'avère finalement payante pour l'entreprise, qui peut compter désormais sur une consommation réduite de carburant.