Les libraires ont un nouveau livre de recettes sur leurs rayons. Lancé le 25 octobre 2012 par Les éleveurs de porcs du Québec, Le cochon du museau à la queue compte une centaine de recettes inédites proposées par 46 chefs réputés, dont Martin Picard, Jean Soulard et Ricardo, qui ont accepté d'y apprêter le porc sous toutes ses coutures.
L'initiative s'inscrit dans la nouvelle campagne publicitaire automnale de la Fédération, qui prend aussi la forme de messages à la télévision et dans les magazines, d'encarts thématiques dans un quotidien montréalais et d'une offensive Web mettant en valeur les 32 coupes de porc et ses variétés de recettes.
«Le porc, c'est plus que les classiques côtelettes, filets ou rôtis. Il y aussi l'osso buco, la bavette ou encore la joue. C'est la possibilité d'utiliser toute la carcasse et d'exprimer leur créativité culinaire qui incite les chefs à l'offrir davantage au menu», fait valoir Julie Gélinas, directrice marketing des Éleveurs de porcs du Québec (anc. Fédération des producteurs de porc du Québec).
Les différentes études réalisées démontrent que, si les consommateurs perçoivent le porc comme une viande sans intérêt, c'est en grande partie parce qu'ils se limitent aux mêmes coupes et recettes.
Foodies et épicuriens
Amorcée l'an dernier sous le thème «Le porc du Québec a changé. Changez pour le porc», la nouvelle stratégie marketing vise à redorer le blason de cette viande pour amener les consommateurs à mieux connaître et cuisiner le porc du Québec, précise Mme Gélinas.
Le rapprochement avec les grands chefs québécois n'est d'ailleurs pas anodin. «La meilleure façon de renforcer l'idée que le porc est une viande de qualité, c'est de l'associer à des personnes d'influence qui endossent le produit. Or, les chefs, qui aiment cuisiner le porc, sont devenus des vedettes au Québec», souligne Julie Gélinas.
La Fédération vise en particulier les foodies et épicuriens, à la recherche de nouvelles inspirations et d'expériences pour varier leur menu.
L'offensive publicitaire s'inscrit aussi dans une mouvance carnivore. «Notre objectif n'est pas d'inciter à manger plus de viande, ni de contrevenir au guide alimentaire canadien. Nous voulons plutôt que les consommateurs qui choisissent de manger de la viande pensent aussi au porc», explique Julie Gélinas.
Les résultats semblent probants. Le pourcentage de gens affirmant consommer du porc au moins une fois par semaine est passé de 32 % à 41 % après la campagne publicitaire de l'automne 2011.
Apprécié à l'étranger
La Fédération souhaite évidemment que le consommateur opte pour le porc du Québec qui, paradoxalement, semble plus apprécié à l'échelle internationale.
«Nous misons sur des coupes exclusives, que la concurrence américaine ne peut offrir, et sur la plus grande qualité du porc québécois, qui est même considéré comme un produit haut de gamme à l'étranger», dit Mme Gélinas.
Elle a eu l'occasion de le constater peu de temps après son arrivée en poste en août 2010, lors de sa participation au Salon international de l'alimentation à Paris. «Le porc du Québec faisait figure de rock star», dit-elle, en soulignant que les éleveurs exportent 60 % de leur production dans 125 pays, notamment au Japon, où le porc d'ici est particulièrement prisé par les consommateurs.
Développer le marché local
Au fil des ans, le Québec a vu la proportion de ses exportations de porc augmenter au détriment de son marché local. L'apparition sur nos tablettes de porc étranger, principalement des États-Unis et d'Amérique latine, est aussi grandissante. Cette tendance a poussé Les éleveurs de porc du Québec à revoir sa stratégie marketing.
Les campagnes publicitaires visent à amener le consommateur à «exiger le porc du Québec auprès de son boucher, de son épicier et aussi de son restaurateur», dit Mme Gélinas.
Ces dernières années, le volume de production de porcs québécois a légèrement fléchi, passant de 7,88 millions de bêtes en 2009 à 7,56 millions en 2011. Le nombre de producteurs a diminué de 3 818 à 3 560, tandis que les emplois ont aussi chuté à 19 800, comparativement à plus de 23 700 en 2008.