Il n'y a pas que les indignés de la rue qui grondent... les cinéastes aussi, inspirés par les excès du capitalisme. Le québécois Mathieu Roy, dont le récent documentaire Survivre au progrès, coproduit par Martin Scorsese, dénonce les pratiques de Wall Street au moyen des témoignages d'intellectuels, de scientifiques et de financiers. «C'est dans [les] gènes [des banquiers], les gènes de leurs organisations, de prendre des risques énormes, de s'octroyer des salaires ridicules et de s'écrouler», dit Simon Johnson, l'un des participants et ancien économiste en chef du Fonds monétaire international. Dans Trou Story, la caméra pamphlétaire du chanteur Richard Desjardins expose, elle, sa vision du développement minier au Québec et ses effets sur les travailleurs et l'environnement. Et avec son documentaire République, un abécédaire populaire, Hugo Latulippe invite à réfléchir encore une fois sur un nouveau modèle de société et de système économique, en écho à sa critique virulente de l'industrie porcine dans Bacon. En Europe, enfin, le réalisateur français Tony Gatlif portera l'an prochain à l'écran le livre Indignez-vous de Stéphane Hessel, un pamphlet d'une trentaine de pages, qui dénonce notamment les écarts de richesse grandissants.