À moins d'une entente de dernière minute, 16 ports de la côte est américaine et du golfe du Mexique pourraient être paralysés par un conflit de travail après le 1er octobre. Le port de Montréal en profitera, les exportateurs et les importateurs québécois en pâtiront.
Depuis des mois, l'United States Maritime Alliance (un regroupement de transporteurs maritimes et d'autorités portuaires) et l'International Longshoremen's Association (le plus important syndicat de débardeurs en Amérique du Nord, membre de l'AFL-CIO) tente, sans succès, de renouveler le contrat de travail des débardeurs. Celui-ci vient à échéance à la fin du mois.
Les négociations achoppent essentiellement sur l'emploi. La partie patronale veut augmenter l'automatisation dans la manutention des marchandises. La partie syndicale exige un plancher d'emplois et un programme de soutien pour les travailleurs qui perdront leur emploi en raison d'une plus grande automatisation.
Un médiateur aide les deux parties à trouver un compromis. Si aucune entente n'intervient, le syndicat menace de déclencher la grève dans les 16 ports. De son côté, l'United States Maritime Alliance pourrait décréter un lock-out, comme l'avaient fait, en 2002, les transporteurs et les autorités portuaires dans les ports de la côte ouest.
Une paralysie des ports de l'est et du sud des États-Unis, même de courte durée, serait positive pour le port de Montréal. « On verrait le trafic maritime augmenter », confirme la porte-parole Michèle Beaubien. Par exemple, au lieu de transiter par le port de New York/ Newark pour acheminer de la marchandise dans le Midwest américain, des transporteurs européens opteraient pour Montréal.
Le port d'Halifax profiterait aussi d'une grève ou d'un lock-out, selon Jean Bédard, président de l'Association des employeurs maritimes du port de Montréal. Il croit même que des entreprises en Europe ont sans doute déjà modifié leur route maritime au profit des ports canadiens.
Casse-tête pour les maisons de commerce Montréal
Ce serait toutefois un cauchemar logistique pour les exportateurs et les importateurs québécois qui traitent avec des clients et des fournisseurs dans les Caraïbes, en Amérique du Sud ou en Océanie. « Pour ce type de commerce, il faut passer par un port de la côte est américaine », dit Christian Sivière, 1 président de Solutions Import Export Logistique.
Les entreprises d'ici peuvent essayer de faire transiter leurs marchandises par les ports de Montréal2 ou Halifax. Mais attention : comme on s'attend 3 à ce que beaucoup d'entreprises d'Europe 4 et des États-Unis en fassent autant, « ces deux ports deviendront engorgés, les retards de manutention seront nombreux, et les tarifs5 de transport exploseront », prévient Christian Sivière.
Les 16 ports américains touchés par les négociations
1 Boston, Massachusetts
2 New York/Newark, New York
3 Delaware River Ports, Pennsylvanie, New Jersey
4 Baltimore, Maryland
5 Hampton Roads, Virginie
6 Morehead City, Caroline du Nord
7 Wilmington, Caroline du Nord
8 Charleston, Caroline du Sud
9 Savannah, Géorgie
10 Jacksonville, Floride
11 Miami, Floride
12 Tampa, Floride
13 Mobile, Alabama
14 Alabama Port, Alabama
15 La Nouvelle-Orléans, Louisiane
16 Houston, Texas
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